Le président de la Fégafoot, Pierre-Alain Mounguengui, est lié à un scandale de pédocriminalité. L'ancien arbitre gabonais a été mis en examen et placé sous mandat de dépôt à Libreville pour « non-dénonciation de crimes de pédophilie » dans une affaire d'agressions sexuelles présumées de centaines d'enfants, a déclaré jeudi son avocat. Pierre-Alain Mounguengui, 64 ans, réélu fin avril à la présidence de la Fégafoot, « a été mis en examen pour non-dénonciation de crimes de pédophilie, ce qu'il conteste », a indiqué son avocat, Charles-Henri Gey. « Il a été placé sous mandat de dépôt et nous avons demandé sa remise en liberté provisoire », ajoute-t-il. « Nous sommes dans le délire, il n'y a pour l'instant aucune victime identifiée« , a déclaré Me Gey, estimant que « cette affaire n'est qu'un prétexte pour que Pierre-Alain Mounguengui ne soit plus président de la Fégafoot ». Le scandale, révélé par le quotidien britannique The Guardian en décembre 2021, a éclaté quand Patrick Assoumou Eyi, entraîneur de la sélection nationale des moins de 17 ans jusqu'en 2017 et figure très connue dans le milieu du football gabonais sous le surnom de « Capello », a été incarcéré après avoir été accusé de centaines de viols et agressions sexuelles sur des enfants dont il avait la responsabilité dans ses fonctions pendant plusieurs années. Assoumou Eyi était, depuis 2017 et jusqu'à son arrestation, directeur technique de la Ligue de football de l'Estuaire, la province de la capitale, Libreville. Depuis son arrestation, deux entraîneurs de clubs, Orphée Mickala et Triphel Mabicka, ont également été mis en examen pour les mêmes chefs et incarcérés. Les trois hommes risquent 30 ans de prison. « M. Mounguengui est accusé d'avoir couvert les agressions présumées commises par +Capello+ », avait assuré, Romain Molina, journaliste français qui avait écrit l'enquête dans The Guardian. La Fifa a ouvert mardi une enquête disciplinaire visant les trois entraîneurs accusés de pédophilie ainsi que Mounguengui. Le scandale a par la suite éclaboussé le taekwondo gabonais : Martin Avera, entraîneur surnommé « »Maître Chaka », a été mis en examen à Libreville pour pédophilie et abus sexuels, et incarcéré en janvier. Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, avait évoqué un cas « très grave et inacceptable » après l'implication de « Capello » et ordonné au gouvernement de demander à la justice d'ouvrir une enquête dans le football mais aussi dans toutes les fédérations sportives nationales, pour » éradiquer les prédateurs sexuels potentiels ».