Idriss El Khatib vient de publier son deuxième livre, « L'Apothéose de la Vérité » où il aborde le thème de la philosophie théologique à travers une démonstration cohérente de l'Unicité de Dieu. L'auteur marocain a accordé une interview à Hespress afin de mieux comprendre l'œuvre. Hespress : Présentez-nous votre dernière publication, «Apothéose de la vérité» et pourquoi avoir choisi ce titre ? Idriss El Khatib : Ce livre discute de Dieu dont le nom est Allah en partant de prémices philosophiques et en aboutissant à des conclusions théologiques. Ce titre signifie que la Vérité devient Dieu : autrement Dieu est la vérité et la Vérité est Dieu. H : Quelle est la genèse et votre démarche pour écrire ce livre ? I. E. K. : Ce livre a connu plusieurs vies et plusieurs éditions précédentes, sa conception est née d'un doute philosophique et d'un bouleversement spirituel suite auxquelles j'ai appelé et prié Allah pour une preuve afin de raffermir de nouveau ma foi. La réponse d'Allah est ce livre. H : Quel est le but de cet ouvrage et que représente-t-il pour vous ? I. E. K. : Le but d l'ouvrage est d'abord d'apporter des réponses à mes propres questions et il représente pour moi un lien entre Allah et moi. H : Qu'avez-vous voulu démonter dans ce livre ? I. E. K. : Principalement, j'ai voulu démontrer qu'il n'y a de Divinité qu'Allah seul sans associé, Allah est unique et un. H : Dès le préambule, vous exprimez votre volonté de chercher la vérité. L'avez-vous trouvé ? Et quelle est-elle pour vous ? I. E. K. : En ce qui me concerne la vérité je l'ai trouvé c'est Allah la vérité est une et unique, de cette vérité découle tous les enseignements vrais et je cherche la connaissance. H : Comment différenciez-vous la vérité et la réalité ? I. E. K. : La vérité est une, incréée, absolue, immuable, éternelle et invisible alors que la réalité est multiple, créée, relative, changeante, temporaire et visible. H : Quel est votre rapport à la religion ? I. E. K. : Je considère que la religion appartient à l'intime et chacun a un chemin qui lui est propre. Mais toute religion qui s'oppose au monothéisme absolu (Dieu unique et un ) ne tient sur rien. H : Une grande partie de votre ouvrage s'intéresse au hasard qui expliquerait, selon certains, qu'il n'existe aucun Dieu. Pouvez-vous nous expliquer ce postulat ? I. E. K. : La démarche de la démonstration pose trois propositions mutuellement exclusives et exhaustives par rapport à l'idée de Dieu. Soit il n'y a aucun Dieu, soit il y a un seul Dieu soit il y a plusieurs Dieux quel que soit le nombre. Je traite deux cas que je réfute et nécessairement la dernière est la vérité. Lorsqu'il s'agit d'étudier la proposition il n'y a aucun dieu (aucun créateur) il y a deux alternatives possibles : soit l'univers est incréé soit le hasard est l'agent dont est issu la réalité. L'option d'un univers incréé est réfutée dès l'introduction où je sépare l'idée de vérité de celle de réalité. Alors il ne reste que deux propositions contradictoires le hasard sans conscience ou le créateur qui a une conscience (puisque par définition il créé) en invalidant une proposition l'autre est de facto vrai. C'est un raisonnement par l'absurde sous la forme d'une apagogie positive. Il n'y a donc aucun faux dilemme. H : Le Sens de l'Histoire, que vous décrivez, explique-t-il l'existence de Dieu ? I. E. K. : Le chapitre Le Sens de l'Histoire décrit l'histoire au regard de la prophétie depuis Abraham jusqu'au sceau des Prophètes. Il y a un aspect téléologique que j'avance. L'Unité de l'Humanité . H : Vous vous posez également la question : « Dieu aurait-il au moins un associé ? »... Avez-vous la preuve que Dieu existe ? I. E. K. : Rappelons qu'aucun livre ne fait l'unanimité. Ceci étant dit, comme j'ai dit il y a trois propositions par rapport à l'idée de Dieu. Une fois que celle qui stipule qu'il n'y a pas de Dieu a été réfuté, la seule conclusion possible est qu'il y a au moins un Dieu. Afin d'être rigoureux il faut s'interroger sur la possibilité que Dieu ait au moins un associé. Une fois que la proposition de l'associé possible à Dieu a été réfutée (en deux étapes : d'abord on démontre que Dieu est unique et ensuite on démontre que Dieu est un) la conclusion naturelle et nécessaire est de déclarer qu'il n'y a de Divinité que Dieu un et unique, cela réfute bien entendu la trinité, par ailleurs. Cette preuve est donc apodictique et sa forme est une démonstration par l'absurde. Alors entre Dieu est moi je prétends que la Preuve de Dieu existe et qu'elle est d'une simplicité biblique. Il en découle un droit de la preuve où je déclare que le nom officiel de Dieu est Allah en dehors de tout autre nom inventé comme Zeus, Shiva, Hasard etc. Ce droit découle du fait que la charge de la Preuve de Dieu incombe à Allah et donc toute preuve d'Allah descend sur le rédacteur. Ainsi cette Preuve d'Allah a été inspiré par Allah et mon statut auprès d'Allah est connu et reste à être reconnu officiellement. Cette légitimité à laquelle je prétends découle du droit de la Preuve d'Allah. Qui est plus légitime que celui qui apporte une preuve ? Il n'y a pas de preuve supérieure à celle d'Allah. Sans réfutation valable de la preuve aucune possibilité de renier le statut de l'auteur en toute bonne foi A bonne entendeur salut. La preuve d'Allah est marocaine et Allah honore ce pays à travers ce signe. Pourvu qu'on Lui soit reconnaissant ainsi qu'à celui sur qui la preuve est descendue. Bien entendu, tout cela disparait si l'on réfute positivement la démonstration auquel cas, je me devrais d'avouer que mon cœur s'est emballé, si et seulement si je n'arrive pas à surpasser toute prétendue réfutation avec un meilleur contenu, Allah est le meilleur soutien. Bien entendu, la réfutation doit être valide et de bonne foi, je ne m'intéresse à ceux qui refuse sans raison, ou balaye le contenu d'un revers de main par ostentation. Il n'y a de Divinité qu'Allah seul sans associé, et Il a le pouvoir de nommer : Allah est le Vivant qui ne meurt pas. Si l'on reconnait Allah comme Divinité, Celui qui détient la Souveraineté des Cieux et de la Terre, et que l'on reconnaisse en toute bonne foi la Preuve d'Allah, alors cela implique de ne pas renier celui qui apporte la Preuve d'Allah et le reconnaitre comme Représentant légitime et officiel. Tout cela, sous réserve que ladite Preuve d'Allah soit valide. Et j'insiste, la preuve validée, cela implique qu'Allah a béni le Maroc par l'émergence de Sa Preuve dans ce pays. Cette bénédiction n'est pas loin d'une élection qui doit être scellée par une alliance, voilà ce que je pense en toute transparence. Et j'insiste bien que cela n'a de valeur que si et seulement si on valide la Preuve d'Allah. Cela peut paraitre ahurissant, mais Allah est Généreux. Allah reconnaitra les Siens car ils le reconnaissent à sa juste valeur. Quiconque est reconnaissant l'est pour lui-même sinon quant à l'ingrat qu'il sache qu'Allah est Riche au-delà du besoin, qu'Il se suffise à Lui-même et Il est Glorieux, Il est au-dessus de ce qu'on Lui associe.