Le secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD) et ex-chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, a dénoncé l'arrestation des femmes non voilées en Iran. Ces actions sont un « mounkar (une abomination), a-t-il affirmé. Lors d'une conférence de presse, le chef du PJD, parti d'inspiration islamiste, est revenu sur les événements en Iran, où des manifestations ont lieu en solidarité avec la jeune Mahsa Amini, battue à mort par la police des moeurs pour avoir dévoilé un peu trop ses cheveux en public. Abdelilah Benkirane a appelé à cette occasion, les érudits et oulémas de l'Islam à dénoncer les restrictions de libertés et restrictions vestimentaires imposées aux femmes en Iran. Le politicien a indiqué attendre de la part des universitaires, penseurs et leaders d'opinion dans les pays musulmans, et des mouvements d'inspiration islamique dans le monde entier, des condamnations sans équivoque de ces comportements extrêmes qui n'ont rien à voir avec l'Islam. Benkirane a fait également le parallèle avec la situation en Afghanistan depuis le retour des talibans qui imposent aux femmes le voile intégral à présent. « Nous devons dénoncer les dérives qui apparaissent parmi les islamistes. Car nous ne progresserons pas si nous restons silencieux sur les déviations qui apparaissent entre nous », a-t-il déclaré. Il a rappelé à cet égard que l'Islam n'impose aucune sanction aux femmes non voilées et n'ordonne pas leur arrestation comme le fait le régime iranien. L'ex chef du gouvernement a affirmé que lorsqu'il était aux commandes de l'exécutif, en tant que premier chef de gouvernement issu d'un parti d'inspiration islamiste, il n'a jamais prêté attention aux choix vestimentaires des femmes, estimant qu'il avait à gérer les vrais problèmes des citoyens. Et de poursuivre, en se désolidarisant complètement du régime iranien, que le PJD est différent du reste des factions islamiques, en ce sens que tout au long de sa présence au sein, et à la tête même du gouvernement, il s'est occupé des vrais problèmes de l'Etat et des citoyens.