Le travail des enfants reste une problématique irréfutable au Maroc, malgré les efforts déployés par les autorités pour éradiquer ce phénomène. C'est ainsi qu'au regard des diverses formes de travail infantile et les conditions précaires dans lesquelles ces enfants évoluent la ministre de la Solidarité, de l'insertion sociale et de la famille, Aouatif Hayar, a reconnu la difficulté de lutter contre le phénomène du travail des enfants, touchant 109 000 familles, soit 1,3 % des familles marocaines. Elle a souligné la complexité de cette question, nécessitant l'intervention de plusieurs secteurs et acteurs gouvernementaux, surtout dans les zones rurales où environ 9,5 % des familles sont dirigées par des femmes. Répondant à une question écrite de la représentante Zineb Amahroq, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, la ministre a précisé que 2 % des enfants âgés de 7 à 17 ans travaillent, dont 60 % exercent des travaux dangereux. Cela représente 1,2 % de tous les enfants de cette tranche d'âge. Elle a mis en avant la stratégie « Pont » (2022-2026) visant à développer des programmes et services sociaux innovants pour ces enfants. Aouatif Hayar a indiqué que son ministère a mis également en œuvre la politique publique intégrée de protection de l'enfance (2015-2025), ciblant tous les enfants nécessitants protection. Cette politique inclut la création d'agences territoriales intégrées pour protéger les enfants contre la violence, l'exploitation et la négligence, en coordonnant les services judiciaires, médicaux, psychologiques, sociaux et éducatifs selon un protocole unifié. Analyse du travail des enfants au Maroc Des milliers d'enfants marocains sont contraints de travailler dans des conditions souvent inhumaines. Ils se retrouvent impliqués dans divers secteurs, notamment l'agriculture, le travail domestique, et parfois dans des activités dangereuses et illégales. Le gouvernement marocain, en partenariat avec plusieurs ONG, a mis en place des programmes pour lutter contre le travail des enfants et assurer leur réinsertion dans le système éducatif. L'Exécutif, en effet, avec le soutien de diverses organisations internationales et locales, a mis en œuvre des initiatives où l'on trouve des campagnes de sensibilisation, des programmes de soutien aux familles pauvres, et des efforts pour renforcer l'application des lois interdisant le travail des enfants. Le ministère de l'Emploi et de l'Insertion Professionnelle a aussi lancé des programmes de formation professionnelle pour les jeunes, afin de les éloigner des travaux pénibles et de leur offrir de meilleures perspectives. Toutefois, la précarité et le manque de sensibilisation restent des obstacles majeurs. Formes de travail, contexte et causes Le travail des enfants au Maroc est principalement alimenté par la pauvreté, l'analphabétisme des parents et les dynamiques socio-économiques rurales. Dans les zones rurales, les enfants sont souvent contraints de travailler pour contribuer aux revenus familiaux, au détriment de leur éducation et de leur développement personnel. Les formes de travail varient au Maroc, allant des travaux agricoles dans les champs, où les enfants sont exposés à des pesticides et à des conditions climatiques extrêmes, au travail domestique dans les zones urbaines, souvent caractérisé par de longues heures de travail et des abus. Certains enfants sont également impliqués dans des activités informelles comme la vente de rue ou, pire encore, des activités illicites. Défis persistants Malgré ces efforts, de nombreux défis subsistent. La pauvreté endémique, le manque d'accès à une éducation de qualité, et la résistance culturelle sont autant d'obstacles à surmonter. Les zones rurales et les quartiers défavorisés des grandes villes restent des foyers où le travail des enfants au Maroc est encore courant. Ce dernier est une réalité complexe nécessitant une approche multidimensionnelle. Les initiatives actuelles, bien qu'encourageantes, doivent être renforcées et adaptées pour faire face aux nouvelles formes de travail des enfants et aux dynamiques économiques et sociales en évolution. Un engagement soutenu de la part du gouvernement, des ONG, et de la société civile est crucial pour éradiquer ce fléau et garantir à chaque enfant marocain le droit à une enfance digne et à une éducation de qualité. Ainsi, bien que des progrès aient été réalisés, la route vers l'éradication totale du travail des enfants au Maroc demeure longue et parsemée de défis. La lutte contre ce phénomène doit continuer avec détermination et résilience pour bâtir un meilleur avenir pour les jeunes générations.