Sept unités de production d'huile d'olive ont perdu leur autorisation d'exploitation après une vaste opération de contrôle menée par l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). L'organisme a conduit 439 missions d'inspection à travers le pays, révélant des manquements graves aux normes sanitaires et réglementaires. Certaines irrégularités, considérées comme mineures, ont donné lieu à de simples avertissements, tandis que les infractions les plus sérieuses ont conduit à des retraits définitifs d'agrément. L'Office ne s'est pas limité à ces révocations. Au total, 73 dossiers ont été transmis aux autorités compétentes pour poursuite, et 11 autorisations supplémentaires ont été suspendues jusqu'à régularisation. L'ONSSA a également ordonné la destruction de 41 tonnes d'huile d'olive jugée non conforme, afin de protéger les consommateurs contre tout risque lié à la qualité ou à la salubrité du produit. Ces contrôles, réalisés sur le terrain par des équipes composées de vétérinaires et de techniciens spécialisés, témoignent de la volonté de l'organisme de renforcer la rigueur dans un secteur stratégique pour l'économie agricole. Mais derrière cette fermeté se cache une contrainte persistante : le manque de ressources humaines. Avec seulement 310 vétérinaires et un nombre équivalent de techniciens, l'ONSSA peine à assurer une couverture nationale exhaustive. Pour compenser cette limite, l'Office a recours à un partenariat avec des vétérinaires privés, mobilisés via des appels à manifestation d'intérêt. Cette collaboration vise à maintenir la continuité du contrôle sanitaire et à garantir la conformité des unités de production, notamment dans les zones éloignées ou à forte concentration d'exploitations. Ces mesures s'inscrivent dans une stratégie plus large de moralisation et de modernisation de la filière oléicole. En sanctionnant les contrevenants, l'ONSSA cherche à établir une culture de responsabilité et de transparence. Car au-delà de la sanction, l'enjeu est de préserver la réputation d'un produit emblématique du terroir marocain, reconnu pour sa qualité mais aujourd'hui fragilisé par quelques pratiques déviantes.