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La solitude de la jamaâ du Cheikh Yassine
Publié dans La Gazette du Maroc le 26 - 06 - 2006

Seul, Abdeslam Yassine. Il fut un certain temps où ses déboires, assignation à résidence en particulier, faisaient courir tout le Landerneau politique et des droits de l'homme. Et même des opposants farouches de l'islamisme politique au Maroc. En dépit des manifestations de force et les références " droits de lombostats ", auxquelles se sont référés ses responsables, la Jamaa de Yassine n'ameute pas les partisans et défenseurs. Chronique d'une solitude annoncée.
Voici venu le temps de la solitude. Paradoxalement, c'est au moment où les partisans d'Al Adl wal Ihsan, croyaient, visions à l'appui, que le grand soir est, sinon très proche du moins dans l'ordre des choses, que leur esseulement se fait sentir comme jamais.
Au commencement étaient les rêves prophétiques du Cheikh Yassine qui, à force d'attendre et de croire, dur comme fer, aux promonitions, annonçait déjà les prémices du Califat islamique. Partout, de Rabat à Oujda et de Tanger à Khouribga, toute la confrérie est prise d'une fébrilité onirique : les partisans, hommes et femmes, relataient sur le site web de la Jamaâ, les visions qui leurs promettent monts et merveilles. Une date est fixée : 2006, l'année du Grand Evènement, sera celle de la Jamaâ. Le pouvoir est mûr, il suffit de le prendre ? Une chose est sûre : L'égérie de la Jamaa, et non moins fille du Guide, Nadia, en est convaincue. Question de temps, laisse-t-elle entendre. Faute de la prendre pour l'exégète de son cheikh de père, on la prend pour l'interprète de ses profonds désirs : n'est elle pas le porte-parole officiel d'Al Adl Wal Ihsane ? Le seul " homme " politique de la Zaouiya ?
Ni elle, ni les moins intempestives parmi le Conseil de la guidance mystico-politique, n'ont pu créer la vague escomptée. Encore moins, donner l'élan requis sur lequel misaient le cheikh est ses ouailles. Au contraire, les quelques meetings, tenu ici et là, se sont vite tournés en d'amples rassemblement, tout aussi timorés que réduits. Le cœur, semble-t-il, n'y était pas, ou a tout le moins, pas outre mesure. Pragmatisme ? Pour ce responsable de la majorité : " les partisans de la jamaâ bien qu'ils soient réputés très disciplinés ont manqué de combativité". Un signe, parmi d'autres que les fidèles ne sont pas si mystisques que le laisse entendre leur propension irrépressible pourtant à croire les prophéties. A en conclure que les rêves, destinés au départ à doper les partisans, ont par la suite donné un effet contraire. Voire, une démobilisation par défaut.
Politique
Ce manque de combativité a été d'autant plus énigmatique que les adlis semblaient baigner dans une béatitude de victoire. Personne, en effet, n'osait mettre en doute la Vision, divinement entretenue par le Cheikh. D'où cette question : les moines-soldats ont-ils été menés au combat avant l'heure ? Quoi qu'il en soit, contrairement à tous les calculs de la confrérie, son bras de fer n'a, en aucun cas, imprégné l'actualité. Et pour cause. Le timing choisi a mis sous un autre jour le manque tactique et le déficit stratégique de la jamaâ. La discipline des ouailles ne fait pas forcément l'intelligence des leaders, paraît-il. D'abord, toute la classe politique, a la majorité comme à l'opposition, a déjà son agenda pour l'été. Les médias, aussi. Ensuite, les autres composantes de l'arc-en-ciel islamiste ne vibrent pas sur la même longueur d'ondes : a chacun ses priorités. Commençons par le PJD.
Le PJD se démarque
En fait, le parti de Saâdeddine Othmani a déjà marqué ses distances. Et ce, depuis que le cheikh et les siens font de leur rêve le pain informatique quotidien. On s'en souvient encore : dans une lettre bien documentée et non sans acidité, le MUR, l'alter égo du parti, a profondément critiqué la foi onirique de la jamaâ.
C'était en juin dernier. Dans un communiqué publié par le Mouvement Unification et Réforme, le bureau exécutif a réitéré son attachement à la monarchie et à la commanderie des croyants. Une petite phrase qui a son pesant en politique mais, surtout délimite la ligne de démarcation entre les deux formations islamistes. La polémique qui s'ensuit (voir LGM de juin 2006) creuse l'écart davantage.
Moins d'un mois, c'est Abdelilah Benkiran le directeur de "Attajdid" et non moins membre de la direction du parti qui monte au créneau.
D'ailleurs, il ne trouve pas les mots assez durs pour ironiser les propos de Nadia Yassine, à l'époque sur toutes les colones. On en retient essentiellement : «croire que la chute du régime monarchique sera en 2006 est burlesque». Ou encore : «C'est une fable hilarante et honteuse à la fois».
Bassima Hakkaoui, députée Pjdiste et présidente de L'association féminine du PJD sort par la suite ses griffes et ne ménage pas celle qui a traité le PJD de tous les noms. Assassins, ses propos ne laissent aucune ambiguïté quant à la hargne qui les animent : "Quand on a peur pour sa virginité politique, on se la boucle" ?. Dur, c'est dur.
Vient, ensuite, le mémorandum, un tantinet œcuménique de Mohammed Yatim, l'autre idéologue du Mur et du PJD, également leader syndical. Le MUR met en doute les visions, sous l'angle bien entendu de la foi. Mais tire à boulets rouges sur les objectifs, parfois inavoués du Cheikh. Une certaine confusion est ainsi dissipée : "nous ne sommes pas du même bord, monsieur le curé" semblent dire les fidèles du MUR.
Dés le départ, donc, le PJD a marqué sa différence et surtout arrêté son agenda politique.
Et c'est Othmani qui vient de le rappeler à ses "amis" d'Al Adl. En meeting a Tétouan, il a eu cette réflexion : «toutes les réunions et rassemblements doivent se tenir dans le respect total de la loi». On ne peut être plus clair, en effet.
Les autres mouvances, plus catégoriques à l'instar de la Salafya ou la Chabiba de Moutti, n'y sont pas allées de main morte : les visions sont des chimères et Al Adl n'est pas sur la bonne voie. Entendez par là : le mysticisme ne fait pas recette chez les salafistes purs et durs.
Partis
La Jamaâ a essayé par la suite de s'adresser "à tous les partis et les formations politiques" afin qu'ils prennent son parti. Loin s'en faut ; les formations de la majorité ont répondu a l'unisson : la loi des partis est là pour résoudre le problème. L'USFP est allé jusqu'à publier un communiqué dans lequel il fait appel au respect de l'Etat de droit et de la légalité. Les partis radicaux, toujours prompts à agiter les drapeaux du roi, ont, paraît-il, d'autres chats à fouetter. Ou bien, ils commencent à comprendre.


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