Le Groupe Caisse d'Epargne (GCE) a fait son entrée dans le capital de Massira Capital Management (MCM), détenteur de 67% du CIH. L'objectif de ce partenariat est d'amener le CIH à se développer en banque généraliste des particuliers avec une gamme complète et innovante de produits et services. "Fort de deux appuis solides que sont la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et la Caisse Nationale des Caisses d'Epargne (CNCE-- France), le Crédit immobilier et hôtelier présente tous les paramètres d'une banque". Cette assertion du président-directeur général du CIH, Khalid Alioua résume la nouvelle orientation de sa banque. En effet, ce 6 juin 2006 Mustapha Bakkoury, directeur général de la CDG et Charles Milhaud, président du directoire de la CNCE, ont signé le protocole d'accord d'entrée du Groupe Caisse d'Epargne (GCE) dans le capital de Massira Capital Management (MCM). Pour rappel, le 20 mars 2006, MCM, filiale à 100 % de la CDG, acquérait la part détenue par Bank Al-Maghrib dans le capital du CIH ; soit 12,9 %. Avec l'entrée de la CNCE dans ce holding financier qu'est MCM, cela porte la participation de MCM dans le capital du CIH à 67 %. Massira Capital Management est détenu à 65 % par la CDG et à 35 % par le GCE. Le projet industriel présenté par les deux partenaires pour le développement de la banque dans les années à venir, s'articule autour d'un nouveau positionnement du CIH. Historiquement spécialisé dans le crédit immobilier, celui-ci se développera en banque généraliste des particuliers avec une gamme complète et innovante de produits et services. Les grandes orientations du projet industriel qui lie désormais les associés, peuvent être résumées en deux volets. D'abord, à partir du logement, la nouvelle vision du CIH est de développer une gamme de produits dédiée aux ménages, c'est-à-dire la bancassurance, le crédit à la consommation… Ensuite, ce projet industriel s'appuie sur un important programme de développement du réseau et sur l'élargissement à tous les segments de clientèle, de la famille au particulier. "Le projet industriel est bâti sur le particulier et la famille. Il s'agira de développer les services en matière de crédit et de financement de logement", souligne Mustapha Bakkoury. Et Khalid Alioua de soutenir : "notre ambition est d'aller vers ces espaces délaissés jusqu'à présent par le financement bancaire. La compétition se fait sur les particuliers. Le potentiel existe. On travaille sur un certain nombre de produits pour développer la bancarisation. On a créé plus de 14.000 nouveaux comptes. Il faut populariser le CIH pour le rendre au niveau de ceux qui ont des bas revenus". Ce vœu risque de ne pas être pieux, puisque le CIH ambitionne de doubler son réseau et le nombre de ses clients à l'horizon 2012. À cette échéance, il projette aussi d'arriver à un taux moyen de son encours de 13 %. En ce qui concerne le phénomène de la bancarisation, pour sa part, Charles Milhaud, n'est pas allé par quatre chemins pour décliner les orientations du holding sur ce point précis. Il déclare : "au Maroc, devenir propriétaire d'un logement est un des vecteurs de la bancarisation. Ici, comme en France, l'achat d'un logement a toujours été une priorité chez les ménages. Le recours au crédit habitat crée alors un lien entre la banque et la personne qui a fait la demande". Ceci dit, pour ce qui est des créances en souffrance, le patron de la CNCE estime qu'il n'y a pas lieu de faire l'amalgame entre le projet industriel qui lie son groupe à la CDG en faveur du CIH aux comptes douteux et litigieux. "Les créances font l'objet d'une gestion à part car elles relèvent d'une activité ancienne", souligne Charles Milhaud.