Le Maroc est le cinquième pays en Afrique à recevoir les investissements étrangers. La France demeure toujours en pôle position des pays émetteurs. Eclairage. Le manque d'opérations de privatisation comparativement aux années passées n'a pas impacté de manière significative l'attractivité des investissements directs étrangers (IDE) au Maroc. Malgré un léger recul de 1,6%, ils se sont établis en 2006 à 2,89 milliards de dollars. Les investissements marocains à l'étranger se sont élevés quant à eux à près de 468 millions de dollars. C'est ce qui ressort des résultats de l'étude publiée par la direction des Investissements à l'occasion de la présentation du rapport mondial sur l'investissement de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced). Lequel rapport reflète, selon Riad Meddeb, coordinateur régional à la Cnuced, une nouvelle tendance des IDE dans le monde. «La croissance que nous notons est différenciée. Elle est plus nuancée qu'auparavant tant sur le plan des sources que des directions des IDE». Avec de telles performances, «le Maroc est, en Afrique, le cinquième pays à recevoir des investissements directs étrangers et le deuxième à en émettre», lance d'emblée Marwane Mansouri, chef de division des Etudes et de l'Information à la direction des Investissements. La France demeure toujours le premier pourvoyeur d'investissements au Maroc. Elle a investi 8,4 milliards de dirhams en 2006. Cette année, elle devrait encore garder sa position grâce notamment à l'opération de rachat de la Comanav par le groupe CMA-CGM. Dans le classement reflétant la répartition des IDE par pays d'origine, on remarque également la montée fulgurante, à la troisième place, de l'Union économique belgo luxembourgeoise. Elle a septuplé ses investissements qui ont atteint 2,5 milliards de dirhams, contre seulement 345 millions de dirhams en 2005. Les investisseurs arabes, eux, sont aussi en train de monter dans le classement. Depuis quelques années, ils mettent le paquet sur de grands projets. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce ne sont pas les Emirats Arabes Unis qui sont les premiers investisseurs arabes au Maroc, mais le Koweït. Sur le plan sectoriel, l'industrie est toujours la principale activité attirant les investisseurs étrangers (8,6 milliards de dirhams enregistrés en 2006). Elle est talonnée par le tourisme (7,9 milliards de dirhams) puis l'immobilier (3,9 milliards de dirhams). «Ces deux secteurs représentent près de la moitié des IDE reçus en 2006», souligne le chef de la division des Etudes et de l'Information qui ajoute que des secteurs comme le tourisme, l'amont du textile ou les métiers liés aux nouvelles technologies de l'information sont des secteurs de croissance sur lesquels le Maroc pourra miser. D'ailleurs, pour encourager davantage le développement de la première filière, le gouvernement a augmenté la participation de l'Etat à 10% du montant global du programme d'investissement lorsqu'il s'agit d'un investissement dans le secteur de la filature, du tissage ou de l'ennoblissement du textile. Le Maroc est sur la bonne voie. Pourvu que ça dure !