Le chancelier allemand, Angela Merckel, n'a pas mâché ses mots en déclarant que son pays ne marchera pas dans le projet d'Union méditerranéenne, très cher au président français, Nicolas Sarkozy. La raison ne réside pas seulement dans le penchant de l'Allemagne pour les pays du centre et de l'Est de l'Europe au détriment des pays du Sud de la Méditerranée, mais parce que le pouvoir politique à Berlin craint que ce projet qui passe impérativement par la défense et la politique, devienne avec le temps un instrument entre les mains des français. Ces derniers peuvent ultérieurement l'utiliser pour consolider les positions de Paris au niveau de l'Union Européenne et dans la région d'Afrique du Nord. Angela Merckel a fait savoir à Nicolas Sarkozy que les déclarations du vice-amiral français, Jean Tandonnet, selon lesquelles il affirma, à partir d'Alger, où des manœuvres communes ont été effectuées avec les Forces navales algériennes, fin février dernier, que l'«Union méditerranéenne passe aussi par la défense». Une déclaration qui a été relayée par jean Dufourcq, directeur de recherche à l'Ecole militaire de Paris et ancien amiral à la retraite, qui estime que l'«Union méditerranéenne est une zone d'intégration politique».