Abdeslam Ahizoune, président du directoire de Maroc Telecom La compétence au bout du fil Pour avoir été décoré du Wissam du mérite national, de classe exceptionnelle, et ce à l'âge de 30 ans seulement, il faut vraiment s'être distingué. Le jeune Abdeslam Ahizoune, diplômé de l'Ecole nationale supérieure des télécommunications de Paris, à l'âge de 22 ans, est promis à une carrière brillante. C'était en 1977. Corneille n'a jamais eu autant raison : "aux âmes bien nées, disait-il, la valeur n'attend point le nombre des années". Il fallait 15 ans de carrière à passer au sein de l'administration des postes et télécommunications pour confirmer cette appréhension. Le natif de Tiflet, père de deux enfants, ne cessera de prouver qu'il fait partie de l'élite de sa génération. Cela n'échappera pas à Karim Lamrani, Premier ministre, lequel fera de lui le ministre des Postes et Télécommunications en 1992. Quand en 1997, il fallait trouver un homme de rigueur pour présider aux destinées d'Ittisalat Al Maghrib, c'était Abdeslam Ahizoune l'homme désigné. Aussi est-il à la tête de l'une des plus grandes entreprises de télécommunications en Afrique depuis cette date. En cinq années, il n'a cessé de prouver qu'il n'est pas seulement un ingénieur, mais également un manager. Il parviendra à faire céder 35% du capital de l'entreprise qu'il dirige à 23 milliards de DH. Maroc Telecom est aujourd'hui plus que jamais une entreprise rentable. Mais ce n'est pas tout, puisqu'il allie perspicacité, clairvoyance et efficience. 2002 a été pour Maroc Telecom l'année de l'adoption d'une vision on ne peut plus claire. En effet, les offres sont mieux adaptées et les hommes sont mis en avant. Le fixe, le mobile et Internet sont désormais taillés à la mesure des besoins des consommateurs. Le particulier, comme le professionnel, en sait quelque chose. Mais pour Ahizoune si le client est au centre de sa stratégie, il n'oublie pas pour autant le personnel de Maroc Telecom. Il tient à ce que le capital de cette entreprise soit avant tout humain. D'où son souci permanent de développer le département des ressources humaines. Aziz Akhennouch, PDG de AKWA Holding Le polyvalent manager S'il y a quelqu'un qui a milité pour l'amorce progressive de la libéralisation du marché pétrolier, c'est bien Aziz Akhennouch, aujourd'hui président du GPM (Groupement des pétroliers marocains). A travers cette puissante structure professionnelle, il a usé de tout son pouvoir pour que le gouvernement respecte ses engagements déjà inscrits dans un cahier des charges signé avec la Samir au moment de sa privatisation en 1996. Président-directeur général du groupe Akwa holding, fondé par son père, Aziz Akhennouch n'a pas lésiné sur les moyens pour faire de cette grande structure un groupe puissant qui a un poids considérable sur la scène pétrolière marocaine. Jeune, dynamique et très discret à la limite de la timidité, il a su s'infiltrer dans le milieu très distingué du pouvoir. Même s'il n'a jamais été ministre ou grand commis de l'Etat, il a pu quand même avoir la confiance de Feu S.M le Roi Hassan II qui l'a appelé pour faire partie du G14, un groupe de think-thank, placé aux côtés du Souverain pour l'aider à prendre les grandes décisions qui touchent les intérêts politiques et économiques du pays. Depuis la mort de Hassan II en 1999, ce groupe de réflexion a disparu. Outre ses implications fort souhaitées dans l'Etat et son travail hautement apprécié à la tête de son groupe, Aziz milite également pour défendre de nombreuses causes d'ordre social. Ainsi, dans le cadre de la dernière opération “plages propres” organisée en 2002, son groupe a fait partie des entreprises citoyennes ayant participé avec dynamisme au financement de l'opération placée sous la présidence effective de Son Altesse Royale Lalla Hasna. Dans les affaires, il gère son groupe à la dimension spectaculaire à l'aide des techniques de management les plus modernes. Il a introduit en bourse deux filiales du groupe Akwa. Il s'agit de Afriquia Gaz et de Maghreb Oxygène. En dépit des conditions profondément défavorables du marché boursier casablancais, les cours des actions des deux filiales ont relativement résisté à la crise boursière. A l'international, il a noué des partenariats de grande importance avec des multinationales de poids. Grâce à cette politique, son groupe est désormais tourné vers le marché mondial où il réalise également une partie de son chiffre d'affaires. Abdellatif Ajana, directeur général de Sopriam Le doyen Véritable encyclopédie vivante du secteur automobile marocain, Abdellatif Ajana est l'homme incontournable lorsqu'il s'agit d'analyser le marché, d'évoquer ses problèmes ou encore d'imaginer des scénarii pour son développement futur. Depuis près de trente ans, il est associé à toutes les grandes décisions relatives à la politique générale du secteur. Fort de son expérience aussi bien dans le domaine industriel que commercial, Abdellatif Ajana a assuré avec brio la mission de responsable du pôle automobile de l'ONA, après un passage à la Somaca. C'est grâce à lui que le groupe privé a pu se défaire de toutes les entreprises non rentables pour se recentrer sur le métier de la distribution. En parallèle, le patron de Sopriam a renforcé la présence de la marque Peugeot dans les villes les plus importantes du Maroc, en choisissant une implantation via des succursales et non par des concessionnaires. Ses relations privilégiées avec les instances dirigeantes du groupe PSA Peugeot Citroën lui ont été d'un grand secours lorsqu'il a voulu négocier la représentation de Citroën au Maroc. Car les réseaux de distribution des deux marques françaises doivent être dissociés (deux pays au monde font l'exception, dont le Maroc). Néanmoins, Abdellatif Ajana a réussi avec brio le redéploiement de Citroën, en la dotant d'une structure indépendante (force de vente). Actuellement, Sopriam est le premier acteur sur le marché de l'automobile au Maroc. En 2002, ses ventes ont dépassé de loin celles de ses concurrents (y compris Fiat), grâce à un mix marketing très équilibré (prix, produit, publicité et service). Ces réalisations commerciales n'empêchent pas Ajana de s'autocritiquer. Il espère voir se mettre en place des structures de service après vente très performantes, à même de satisfaire les besoins des clients les plus exigeants. Pour cela, il n'hésite pas à s'entourer de jeunes talents. Il se dit très confiant quant aux potentialités marocaines. D'ailleurs, depuis un moment la Sopriam est en train de rajeunir son staff dirigeant. Le sens d'écoute de Abdellatif Ajana, l'estime et le respect dont il jouit auprès de ses confrères lui ont valu le poste de président de la Fédération de l'automobile, mission qu'il occupe depuis plus d'une année avec succès. Sous sa coupole, les trois associations professionnelles (Amica, Aivam et Gplc) travaillent dans un climat harmonieux et respectueux.