La Secrétaire générale du parti des Travailleurs ( P.T) revient encore une fois à la charge et réitère ses exigences en plaçant haut la barre, elle réclame tout simplement la dissolution de la Chambre basse qu'elle juge obsolète et non représentative. Cependant, Louisa Hanoun ne se contente pas de cette revendication, elle accuse ouvertement le président de l'Assemblée de «tentative de corruption et de torpillage du P.T». La plénière programmée en cette fin de semaine sera houleuse, car le groupe parlementaire du parti des travailleurs est décidé d'aller jusqu'au bout et de répondre à tous genres de provocations. Avant de se présenter avec ses troupes devant l'A.P.N, la première dame du P.T a organisé une conférence de presse au siège de son parti pour alerter l'opinion publique sur ce qu'elle qualifie de dérives du président de l'Assemblée nationale. M. Ziari est accusé de vouloir nuire au P.T. La Secrétaire générale de ce parti de gauche avance les raisons de ces agissements qui nuisent à son parti ; il semble que c'est la lettre qu'elle a adressée au président de la république en date du 29 avril et dans laquelle elle a exhorté le président fraîchement élu de dissoudre l'assemblée et d'organiser la tenue de législatives anticipées. Cette revendication du P.T pour le renouvellement du Parlement est justifiée par plusieurs raisons. Pour Mme Hanoun cette assemblée ne répond pas aux aspirations du peuple au moment où le pays est en train d'élaborer des stratégies pour protéger son économie ; elle citera en exemple la décision du gouvernement d'interdire l'importation des médicaments fabriqués en Algérie, ce qui permet à coup sûr de sauvegarder les entreprises étatiques et bien sûr la préservation de l'emploi. Il y a eu aussi une importante décision du gouvernement relative à l'accord avec l'Union Européenne et qui fait obligation de détention de 30% du capital des sociétés commerciales étrangères par des nationaux. Ces dernières décisions sont en quelque sorte une victoire pour le Parti des Travailleurs qui veut capitaliser ces acquis pour les prochaines échéances politiques. Rappelons que l'actuel Parlement issu des dernières élections de 2007 est remis en cause par l'ensemble de l'opposition, eu égard au faible taux de participation estimé à 37%. Selon Louisa Hanoun, ce parlement ne peut représenter la communauté en raison du faible taux de participation. Elle dénonce par la même occasion les pratiques de certains députés qui ont été élus grâce à leur argent. Donc la demande faite au président de la république peut paraître comme une démarche logique qui s'inscrit dans une option démocratique. On ne connait pas encore la réponse de Bouteflika sur le sujet, mais le président peut bien réserver des surprises et ce qui semble inquiéter déjà certains en s'en prenant à Louisa Hanoun, le président de l'Assemblée nationale, en l'occurrence Mr Ziari, n'a fait qu'exprimer ses craintes de voir son parti le F.L.N dépossédé de sa majorité actuelle au Parlement. La nomination d'Ahmed Ouyahya (Secrétaire général du R.N.D ) au poste de Premier ministre, est interprétée comme un sérieux revers par le F.L.N. D'autre part, dans une récente déclaration, le ministre de l'Intérieur n'a pas écarté la possibilité de dissoudre le Parlement si cela s'avérait nécessaire. Cette déclaration venant d'un proche de Bouteflika est à prendre au sérieux d'où l'inquiétude de Mr Ziari qui est accusé par Louisa Hanoun «d'encourager le nomadisme parlementaire et de corruption de certains députés qui ont quitté le P.T en trahissant leurs engagements», a-t-elle déclaré… Cette première séance plénière ne sera pas de tout repos. Les débats seront houleux et l'on craint même des dépassements selon certains observateurs. La passionaria avertit d'emblée «que son groupe parlementaire ne sera pas destitué et aucune menace n'aura raison de lui». Il peut bien se passer des choses cette semaine au Parlement, mais le président ne sera pas indifférent cette fois-ci aux débats. Louisa peut prendre sa revanche en faisant entendre sa voix et pour cause, elle est désormais la rivale du président élu. ■