Conjoncture internationale A en croire le dernier rapport de l'OMC, la faible croissance du quatrième trimestre, ainsi que la quas-stagnation des courants d'échanges au premier semestre 2003, inhibent les espoirs d'un redressement rapide des chiffres du commerce mondial. Une lecture rapide du dernier rapport de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) intitulé “Statistiques du commerce international 2003”, laisse envisager une quasi-stagnation du commerce international en 2003. Il ne fait pas de doute, selon les projections de l'OMC, que les espoirs d'un redressement rapide des chiffres du commerce mondial ne seront pas comblés cette année. Le document publié le 5 novembre dernier relève que sur la base des chiffres du premier semestre de 2003 et de la progression des indicateurs précurseurs du troisième trimestre, la croissance du commerce mondial des marchandises pourrait atteindre 3%. “Soit aucun changement significatif par rapport au taux de l'année précédente”, commentent les auteurs du rapport. Selon les chiffres communiqués par l'OMC, les exportations mondiales de marchandises ont progressé de 15% durant le premier semestre de 2003 par rapport à la période correspondante de 2002. Il s'agit d'une forte hausse compte tenu de la croissance annuelle moyenne de 4% en 2002, précise le rapport. Et d'ajouter que “la dépréciation du dollar des Etats-Unis et la hausse des prix du pétrole et des produits de base autres que les combustibles ont contribué à l'augmentation des prix en dollar et de la valeur du commerce international”. Toujours selon les statistiques de l'OMC, “les exportations réelles de marchandises et de services des pays de l'OCDE ont stagné depuis le 4ème trimestre de 2002 jusqu'à la fin du deuxième de 2003”. Le marasme du commerce international reflète surtout la faible croissance économique des pays de l'OCDE, particulièrement ceux de l'Europe occidentale. Le rapport de l'OMC accorde une large partie à l'expansion exceptionnelle du commerce de la Chine tant pour les exportations que pour les importations. Dans les années 90, la croissance du commerce a été trois fois plus rapide que celle du commerce mondial entre 2000 et 2002. Les exportations et importations ont progressé de 30% au moment où le commerce mondial stagnait. Les auteurs du rapport vont plus loin dans l'analyse. Ils soutiennent qu'en tenant compte de l'évolution des prix et des taux de change, un tableau de la situation commerciale différent et moins brillant apparaît. Rappelons que le commerce mondial a repris en 2002 après avoir fortement accusé un recul en 2001. Le Programme de Doha dans l'impasse Cette reprise s'explique par la forte demande d'importations dans les pays en développement d'Asie, les économies en transition et aux Etats-Unis. “Mais la croissance réelle de 3% ne correspondait qu'à la moitié du taux de l'expansion du commerce dans les années 90”, tient à préciser l'OMC. “La faible croissance du quatrième trimestre ainsi que la quasi stagnation des courants d'échanges au premier semestre de 2003 ont diminué les espoirs d'un redressement rapide des chiffres du commerce mondial”, lit-on dans le rapport. Pour le Directeur général de l'OMC, Supachai Panitchpakdi, “le marasme du commerce mondial et les perspectives d'une faible expansion des échanges en 2003 renforcent la nécessité, déjà urgente pour les gouvernements membres de l'OMC, de remettre sur les rails les négociations commerciales mondiales actuellement enlisées”. Ce n'est un secret pour personne : le Programme de Doha pour le développement est dans l'impasse actuellement. Panitchpakdi souligne à cet effet que les pays membres doivent revenir à la table des négociations. L'enjeu est de taille. Selon ses propos, il s'agit de stimuler l'économie mondiale par une libéralisation accrue des échanges et des règles commerciales plus équitables.