Paris vient de célébrer le nouvel an chinois dit du “Singe”, en grandes fanfares. Au point que ses habitants croyaient, à un moment donné, qu'ils étaient à Pékin, Shanghai ou Hongkong. Les monuments de la capitale française ont été habillés en rouge avant même de dérouler par la suite le tapis rouge au président chinois, Hu Jintao, venu en visite officielle. Les superbes guirlandes argentées de la Tour Eiffel se sont transformées, elles aussi, pour fêter l'événement du “Singe” en rouge. L'avenue des Champs-Elysées, de son côté, n'a pas fait exception. Des milliers de Chinois ont défilé pendant des heures pour diffuser leur culture, leur civilisation. Le tout couvert avec “grand amour” par les médias français. En effet, ces derniers ont consacré des reportages et de longs programmes pour montrer les multiples “success story” de ces “self made men” chinois venus en France et qui participent aujourd'hui à sa croissance économique et à son rayonnement parmi les grandes nations. L'exemple de Monsieur untel, qui a démarré de rien du tout et qui est arrivé à créer sa propre entreprise d'informatique, employant environ 900 salariés, en majorité des “Français de souche”. Cela, sans oublier de citer le dynamisme de cette communauté asiatique ayant parfaitement, contrairement à certaines, réussi son intégration “sans heurts ou malheurs”. Dans ce même contexte, les regroupements familiaux sont devenus, du jour au lendemain, un plus social, non un danger, comme cela est le cas pour les autres communautés d'immigrés. Le ou les quartiers chinois, avec leurs accessoires : restaurants, agences immobilières, fabricants de textile et de colifichets, filiales des banques chinoises, blanchissant l'argent de l'opium ou finançant des activités louches, facilitant le travail au noir et l'immigration clandestine en masse, constituent maintenant une source de richesse nationale pour la France. “Bissaha Lihoum”. Car ces mêmes Chinois – qui avancent à petits pas au Maroc – ont su s'imposer parce qu'ils sont intelligents, bosseurs, et le plus important, encadrés par une puissante mafia évoluant dans une discrétion dont elle fait son principe fondamental. Ces 700.000 ressortissants dont plus de 60 % ont été naturalisés français, dépasseront facilement le nombre d'un million dans deux ans. Surtout, lorsqu'on sait que la France, d'ailleurs comme tout le reste de l'Europe, aura besoin de sang nouveau dans tous les secteurs. D'autre part, la célébration de l'année du Singe et sa médiatisation hors du commun, avait également un autre but, plus important du point de vue géostratégique. Il s'agit de mettre sur pied un axe entre Pékin et Paris, avec tout ce qu'il comporte comme retombées économiques, notamment dans le court terme. La qualité de l'accueil réservé au président chinois montre à quel point Paris tient aussi bien à cette alliance politique qu'au besoin d'un marché de plus d'un milliard de consommateurs, sans parler, bien entendu, des gros contrats en matière d'armement. La visite de Hu Jintao en 2004 rappelle, en quelque sorte, sans trop faire la comparaison, celle de Saddam Hussein dans les années 70, lorsque ce dernier était à l'époque “Al Saïd Al Naeb”. Avec la seule différence que ce dernier ne célébrait pas l'année du Singe et n'avait pas de sujets par centaines de milliers vivant dans l'Hexagone. L'essentiel comme le disait l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing : “ils ont du pétrole, nous avons des idées”. La puissante Chine et son nouvel an, ont eu droit à l'honneur qui leur a été témoigné. Mais cela ne devra pas pousser certains cercles du pouvoir en France à initier une campagne médiatique contre l'Islam et les immigrés, plus particulièrement d'origine maghrébine. Ces derniers qui, selon ces mêmes cercles, refusent toujours de s'intégrer persistent à nuire aux lois républicaines en mettant en danger la laïcité. Au même moment qu'ils faisaient l'éloge des réussites extraordinaires des Chinois, les médias focalisaient sur les délinquants des banlieues qui, comme par hasard, sont tous d'origine maghrébine. Et au ministère de l'Intérieur, de classer huit petites villes – à majorité formées de cités habitées par des Maghrébins et Africains – comme points rouges à traiter dans le domaine sécuritaire. Ces médias n'hésitent plus à véhiculer les idées appelant à combattre le “fascisme islamiste et la lapidation, non pas démocratiquement mais par la force parce que ce sont des crimes”. Si les Arabes et les Musulmans vivant en France ont aujourd'hui cette mauvaise image, c'est premièrement à cause de leurs comportements et en raison de leur irresponsabilité tout au long de quatre décennies. S'ils sont aujourd'hui cinq millions de Musulmans français et qui sont traités comme tels, ils pourraient atteindre dix millions en 2015, mais ils resteront les mêmes, sans influence ni importance. “Inna Allah la youghayirou ma bikaoumin hatta youghayirou ma bi anfoussihim” (Coran)