Interview de Mme Attiya Mahmoud, Ambassadeur du Pakistan au Maroc Le Pakistan célèbre sa fête nationale cette semaine. S.E l'Ambassadeur du Pakistan au Maroc revient sur la situation actuelle du pays et ses relations avec le Maroc. La Gazette du Maroc : quel regard portez-vous sur les nouveaux changements au Pakistan? Attiya Mahmoud : Il faut dire que les cinq dernières années ont été cruciales pour le Pakistan, lorsque Pervez Mousharraf a pris le contrôle du pays, ce dernier passait par une crise en constante recrudescence. Dieu Merci, nous avons réussi à venir à bout des problèmes majeurs qui freinaient l'essor de notre pays. Le régime du Président Moucharraf est des plus bénéficiaires pour notre pays, d'ailleurs les derniers développements qu'a connus le Pakistan en attestent. Le taux de croissance économique a connu une évolution de 8%, ce qui est bien au-dessus des chiffres antérieurs. Enfin, nous espérons un avenir des plus prometteurs. Que pensez vous de l'avenir de la démocratie au Pakistan ? L'avenir de la démocratie au Pakistan s'annonce rayonnant. Tout citoyen pakistanais auquel vous poseriez cette question vous affirmerait que jamais auparavant notre pays n'a connu un degré de liberté similaire à celui que nous vivons aujourd'hui. La presse jouit d'une liberté d'expression sans précédent et sans aucune restriction. De même les chaînes de télévision se sont multipliées et représentent un nouveau terrain d'investissement. Le Président Moucharraf a mis en place des institutions démocratiques effectives. En fait, tout notre système est géré par les règles de la démocratie, et cela devrait se renforcer vu la ferme volonté du Président et de son gouvernement d'établir les fondements d'un Etat de droit au Pakistan. Pouvez-vous nous évaluer le bilan de la coopération économique , politique et sociale entre le Maroc et le Pakistan? Comme vous savez, nos deux pays connaissent d'excellentes relations bilatérales sur le plan politique. Il est cependant nécessaire de renforcer nos rapports économiques, et nous y travaillons sans relâche . Nous attirons aussi votre attention sur l'importance de l'implantation des sociétés pakistanaises au Maroc, et dans ce contexte nous pouvons citer l'exemple d'une société pakistanaise dans le secteur agricole. D'un autre côté, nous espérons que l'OCP s'établira au Pakistan. Nous tavaillons ensemble pour élargir les domaines de coopération, sachant qu'il y a une délégation commerciale pakistanaise qui a rendu visite au Maroc pour participer aux journées partenaires marocains en vue de développer les différents domaines de coopération bilatérale commerciale et internationale organisées à Casablanca. Dans ce sens, beaucoup d'idées sont en cours d'étude avec nos amis marocains. Y a-t-il des projets communs entre les deux pays ? L'accord signé entre la société pakistanaise P.fertiliser et l'OCP est un grand pas dans ce sens car c'est un investissement de 200 millions de dollars au Maroc, et nous travaillons sur la réalisation d'autres accords similaires. Par exemple nous travaillons à la mise en place d'un système d'exonération d'impôts pour ces investisseurs marocains au Pakistan et vice-versa, vu l'accroissement des échanges commerciaux entre les deux pays. Le ministre marocain du Commerce extérieur s'est rendu le mois dernier au Pakistan, il a pu se rendre compte de la situation économique, et nous allons travailler ensemble pour établir un nouvel accord de libre-échange. D'un autre côté, le volet militaire connaît lui aussi des progrès. Ceci se concrétise grâce aux visites éffectuées par des délégations du ministère de la Défense pakistanais au Maroc en 2004. Nos deux pays ont des points de vue similaires à l'égard des grands dossiers internationaux, que pensez vous de la question du Sahara marocain ? Nous partageons la même vision sur tous les dossiers impliquant la politique internationale. En ce qui concerne le Sahara, le Maroc et l'Algérie sont des pays frères pour le Pakistan, et nous espérons une solution acceptable par les deux parties, car aucune décision ne peut être imposée. Cette position de notre part nous rappelle notre situation vis-à-vis de la question du Cachemire.