Le dénouement d'une sale affaire que nous croyions heureux a, hélas, tourné au drame. En choisissant pout « cimetière » expérimental le Maroc et ses cobayes infortunés de …consommateurs auxquels sont livrés toutes sortes d'ordures sans contrôle et impunément. L'affaire de l'amiante saisie aux douanes et libérée sur un simple coup de fil…du cancer préfigure l'un des plus grands scandales qui ecoueront vivement la société marocaine dans les mois qui viennent. L'amiante, un produit cancérigène, strictement interdit en Europe et lourdement sanctionné après avoir provoqué des dizaines de milliers de morts chez les travailleurs inhalant les fibres mortelles, semble être curieusement “autorisé” à franchir nos frontières et à pénétrer massivement les marchés par la volonté occulte de mystérieux décideurs qui sont experts dans les messages téléphonés pour envoyer ad patres nos pauvres consommateurs. La violente réaction du sénat français, qui s'est fendu d'un vigoureux réquisitoire contre l'amiante et les dérives constatées dans l'impéritie des pouvoirs publics à combattre efficacement le mal pour en interdire l'usage industriel à des fins mercantiles, fera date en dénonçant les “bourreaux” de vies humaines menacées de cancer et, donc, d'une mort certaine dans la plupart des occurrences. Le Maroc n'est pas la poubelle de l'Europe Les pays hors Union européenne, les PVD et les PMA sont-ils considérés comme des poubelles grandeur nature, sociétés humaines comprises ? Le Vieux continent pousse-t-il le cynisme mercantile jusqu'à oser transformer les pays du Sud en cimetières prêts à se muer en fosses communes en alignant les victimes foudroyées par l'amiante ? S'il est dans l'histoire une bataille des plus rudes qu'aient tenté d'entreprendre les scientifiques européens pour mettre le holà aux pratiques criminelles d'exploitation des produits dangereux utilisés dans la construction, dans l'industrie et dans les articles de grande consommation, c'est bel et bien cette escalade qui avait suscité l'une des plus grandes polémiques que l'Europe n'avait jamais connue auparavant. Une bataille qui s'est déclenchée vivement dans la décade 90 aboutissant à la promulgation, en France, de la décision d'interdiction de l'amiante décrétée le 1er janvier 1997. Justement, nos publications La Gazette du Maroc et Challenge Hebdo, alertées par des experts citoyens au fait des “combines” courantes dans les affaires, ont dénoncé publiquement l'importation massive d'articles de grande consommation, en provenance notamment des marchés asiatiques comme l'affaire des thermos de sinistre mémoire, fabriqués à base d'amiante, écoulés à prix bradés mais redoutablement cancérigènes. Dans la foulée, les services douaniers, mis au parfum par les titres mentionnés, ont procédé à la saisie préventive d'une dizaine de conteneurs chargés de plus de 50 000 thermos à base d'amiante au port de Tanger dans le courant du mois de septembre dernier. Mais quelle ne fut notre stupéfaction d'apprendre que des interventions occultes ont débloqué l'affaire en catimini pour libérer sur le marché national le produit qui…tue. Une mort commandée sur ordonnance à grande échelle décrétée sur un simple coup de fil conduisant à la descente aux enfers. Qui se cache derrière ces macabres desseins ? Qui a donné le coup de fil mystérieux et, surtout, mortel pour nos infortunés consommateurs ? Quels sont les réseaux mafieux qui tirent les ficelles de ces pratiques criminelles pour fructifier leurs sordides affaires mercantiles en sacrifiant des vies humaines ? Qui a intérêt à transformer le Royaume en une poubelle de l'histoire et un cimetière au mépris de la vie des citoyens qui comptent pour des prunes aux yeux des barons de l'industrie occidentale et de la grande distribution ? Qui crachent leur venin en refilant leurs exportations destinées aux pays du Sud qui nous sont livrées en guise d'avant-goût d'un partenariat soit disant “privilégié” à quelques semaines du dixième anniversaire du processus de Barcelone ? Non, le Maroc n'est pas une poubelle. Oui, le Maroc et sa société civile toute entière brisera le complot du silence. De tels actes criminels sont mille fois condamnables et le violent réquisitoire du Sénat de l'Hexagone prouve bien que les requins affairistes prospèrent encore et que les marchands de la mort ont leurs prolongements et leurs complicités entre nos murs. Briser le complot du silence Toutes ceq questions lancinantes, d'une gravité sans pareille, couvent un des plus grands et ignobles scandales de trafic macabre que le Royaume n'a eu jamais à affronter : celui qui fait que l'Europe produit l'amiante consommée par les pays du Sud considérées comme des arrière-boutiques où toutes sortes d'expériences avilissantes pour la dignité humaine sont tolérées et, même, encouragées. Les rapports du Sénat sont catégoriques sur les conséquences et les risques réels de l'amiante. La décision d'interdiction est, d'ailleurs, le seul décret des pouvoirs législatifs qui soit absolu et radical visant à briser le complot du silence afin de mettre en terme à des problèmes de santé humaine impliquant l'ensemble de la population d'un pays. Un complot du silence qui continue à museler les consciences corrompues dans les rouages décideurs au Maroc couvrant la mise à mort probable de milliers de citoyens qui seraient mis en contact avec l'inhalation des fibres du dangereux produit cancérigène. Il faut reconnaître aux démocrates européens le courage de trancher politiquement une problématique décisive même face à des “certitudes scientifiques molles”. Comme le souligne le rapport de la Chambre haute française, le politique doit trancher selon la devise “dans le doute, décide”. Le Sénat est monté au créneau en appelant à l'expression claire d'une volonté politique ferme : “dans le cas de l'amiante, produit qui a été diffusé partout de manière insidieuse, on ne peut faire qu'un double constat : une incapacité à maîtriser son utilisation et sa diffusion et, bien qu'il soit difficile de l'éliminer, la recherche de produits de substitution pour le remplacer”. Et tout atermoiement serait assimilé à une complicité pour donner la mort aux consommateurs, d'où l'impérative nécessité d'interdire strictement l'amiante. Car ses effets pathogènes endommagent l'appareil respiratoire mis au contact de l'inhalation d'amiante provoquant le cancer du poumon. Ces effets sont liés au caractère indestructible des fibres de ce produit cancérigène et à leur dépôt dans le tissu pulmonaire. Un ma qui ne pardonne pas d'autant plus qu'il est invisible car une fibre d'amiante est de 400 à 2000 fois plus petite qu'un seul cheveu humain pour ne pas être décelable à l'œil nu dans le mouvement des poussières. Non, les consommateurs marocains ne sont pas de la…poussière. Les coupables criminels doivent payer. Au Maroc et ailleurs…