Abdelhak Barakat se livre à La Gazette du Maroc La semaine du cheval 2002, marquée par l'organisation des championnats toutes catégories et des coupes du Maroc de saut d'obstacles et de dressage qui se poursuivent au Royal Polo Club Equestre de Dar Essalam connaît un succès retentissant dont le mérite revient au sens de perspicacité et de know how de son illustre organisatrice, S.A.R la Princesse Lalla Amina. Cette pittoresque manifestation draine, chaque jour, une foule compacte de tous âges et tous milieux qui envahit littéralement les tribunes et les abords de Dar Essalam, adhérant spontanément et massivement , de la sorte, à ce forum de l'équitation nationale qui lui permet de renouer avec nos vénérables traditions. Cette manifestation se révèle, incontestablement, comme un des plus saisissants chapitres de l'histoire glorieuse de la chevalerie marocaine. A cette occasion, nous avons pris contact avec Abdelhaq Barakat, Président Délégué de la Fédération Royale marocaine des sports équestres (FRMSE), un cavalier émérite et un homme de cheval accompli, qui vient d'ailleurs de voir ses pouvoirs renforcés par décision de l'AG du 18 juin dernier. En effet, celle-ci vient de lui témoigner sa reconnaissance pour services rendus et pour son dévouement à la cause du développement des sports équestres, en lui accordant, à l'unanimité, délégation de pouvoirs. Au cours de notre rencontre, A. Barakat a bien voulu se prêter à l'épreuve de vérité des questions-réponses dont nous reproduisons, ci-après, le texte intégral. La Gazette du Maroc : cette année abrite la 3e édition du Trophée Hassan II des arts équestres traditionnels alors que la Fantasia existe depuis très longtemps au Maroc. Pourquoi avoir attendu pour mettre en place le championnat de sport équestre traditionnel ? Abdelhak Barakat : Depuis l'arrivée de S.A.R la Princesse Lalla Amina à la tête de la FRMSE, elle a tenu à regrouper sous sa Direction éclairée tous les sports équestres honorifiques pratiqués à la gloire du cheval. Perpétuant de la sorte les plus belles et anciennes traditions équestres du Royaume et témoignant, par là même, de notre attachement persévérant aux grandes valeurs de notre civilisation plus que millénaire. Auparavant, la Fantasia était censée relever de la Société Royale marocaine d'encouragement du cheval et du PMU qui, malheureusement, n'ont jamais daigné accorder le moindre intérêt notoire, si ce ne fut que quelques interventions sporadiques et ponctuelles sous-tendues par des desseins extra sportifs. Afin de remédier à cette lacune, S.A.R Lalla Amina a décidé de prendre sous sa sage responsabilité ce créneau important des arts traditionnels, composante incontournable du patrimoine culturel national. Les objectifs poursuivis intéressent la préservation de la race barbe et l'amélioration de ses performances. S.A.R Lalla Amina, en regroupant les diverses fantasias du terroir, a pu magistralement permettre le brassage des cultures et l'échange des idées, us et coutumes entre tous les cavaliers des différentes régions du Royaume. La Princesse a également réussi à sauver les petits métiers menacés de disparition en favorisant la renaissance des artisans maîtres d'œuvre en matière d'accessoires de cavalerie traditionnelle tels la sellerie, les fusils, filets, mors, tenues, babouches… Aujourd'hui, ces métiers revivent et sont promis à un essor remarquable. Tout comme ce championnat a permis au public de renouer avec nos traditions séculaires lors de ce forum hautement chevaleresque. Ces cavaliers bénéficient-ils des mêmes avantages que les adhérents des clubs hippiques ? Vous avez raison d'évoquer cet aspect. Les cavaliers traditionnels sont aujourd'hui regroupés en associations réparties à travers les différentes régions du Maroc. Dans le souci de mettre un terme aux pratiques consistant à utiliser ces associations à d'autres fins, il a été décidé que seuls les propriétaires-cavaliers sont admis au sein de ces organisations. Les cavaliers et les chevaux sont répertoriés au fichier central de la FRMSE et disposent, pour la première fois, d'une assurance les mettant à l'abri des incidents pouvant survenir pendant l'exercice de leur art. On constate aisément que l'enceinte de Dar Essalam est étroitement surveillée quant à l'entrée et à la sortie des chevaux. Pourriez-vous nous éclairer sur les mesures exceptionnelles prises à ce sujet ? Vous savez que là où il y a regroupement de plusieurs chevaux de toutes les régions du pays, les risques de contamination existent et peuvent véhiculer des maladies, si bénignes soient-elles. Pour éviter toute fraude, une inspection vétérinaire est obligatoire et s'effectue à l'extérieur de l'enceinte des manifestations. En quoi consiste ce contrôle ? Tous les chevaux participant à la compétition ne peuvent être admis que s'ils justifient d'un livret signalétique comportant leur origine et leur signalement, un carnet de vaccination à jour, ainsi qu'un récépissé d'engagement aux manifestations. En outre, le cheval doit être déclaré apte physiquement à concourir. Autre innovation : les chevaux participant au championnat séniors sont regroupés au sein d'une écurie entièrement sécurisée dont l'accès est exclusivement réservé aux propriétaires, cavaliers, vétérinaires et palefreniers de ces chevaux, d'ailleurs tous badgés. La semaine du cheval réunit, comme à l'accoutumée, les championnats du Maroc toutes catégories. Y a-t-il quelques innovations à signaler ? S.A.R Lalla Amina a, pour la première fois au Maroc, inscrit au programme un championnat entièrement réservé aux jeunes handicapés mentaux appartenant à “ Special Olympic Maroc ” qui se sont déjà distingués en remportant deux médailles d'or aux Jeux internationaux qui se sont déroulés aux USA. Votre mot de la fin ? Pour conclure, je voudrais souligner que la semaine du cheval, œuvre de S.A.R Lalla Amina, de par sa parfaite organisation, les prouesses réalisées par les concurrents, et l'engouement d'un public particulièrement nombreux et enthousiaste qu'elle a suscité, mérite de remporter le grand succès qu'elle connaît d'ores et déjà.