Pour parer à toute menace terroriste, la police ratisse large C'est l'arrestation des trois Marocains de Guantanamo, Mohamed Mazouz, Brahim Benchekroun et Redouane Chekkouri, la nuit du vendredi 11 novembre dernier à Casablanca, qui nous confirme ce constat : le Maroc serait encore visé par Al Qaida. Selon les services marocains, ils auraient préparé l'infiltration de deux dangereux terroristes au Maroc. La liste des personnes arrêtées ne cesse cependant de s'allonger. C'est devenu presque une certitude. Les dangers d'une nouvelle menace d'attentat terroriste dans le pays semblent se confirmer de jour en jour. Depuis bientôt deux semaines, le Maroc vit sous le spectre d'Al Qaida qui s'intéresse de nouveau, à travers ses intimidations diffusées sur internet, au Maroc. On n'est pas tout à fait dans un climat de psychose terroriste, mais l'arrestation vendredi 11 novembre dernier à Casablanca des trois ex-détenus marocains de Guantanamo, Mohamed Mazouz, Brahim Benchekroun et Redouane Chekkouri, a donné lieu à un déferlement de commentaires et de réactions aux niveaux national et international. Motifs invoqués officiellement par la police marocaine, ils auraient aidé et préparé la logistique nécessaire pour l'arrivée de deux dangereux marocains d'Al Qaida dans le pays. «Ils ont été interpellés dans le cadre des investigations menées suite aux informations faisant état de l'entrée clandestinement en territoire marocain de deux membres dangereux de l'organisation terroriste Al Qaida», assure une source policière digne de foi. Confidentialité des enquêtes En effet, l'enquête policière est en cours, les investigations continuent, mais l'information “de sources autorisées” se fait rare. Des bribes de nouvelles sont distillées au compte -gouttes sans autres précisions, font état de leur arrestation dans le domicile de Mohamed Mazouz au quartier Mers Sultan avec saisie de leurs objets personnels, entre autres les portables, les CD, et plusieurs documents. Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux islamistes infiltrés clandestinement dans le pays n'auraient pas de bonnes intentions pour leur pays. Pour l'instant, ni leurs identités, ni les raisons de leur détention, encore moins la nature de leurs projets n'ont été fournies officiellement à la presse. Une affaire certes où la confidentialité, voire le top-secret, est de rigueur. Les recherches d'autres individus intégristes sont toujours en cours et de nouvelles interpellations sont opérées de jour comme de nuit dans les quartiers périphériques de la ville de Rabat, Salé et Casablanca. C'est l'arrestation des deux disciples d'Al Qaida infiltrés secrètement au Maroc et leurs aveux qui ont mis les limiers sur les traces d'autres éventuels «moujahidines» des cellules dormantes marocaines dont on tait jusqu'à présent l'identité. Dans cet immense tourbillon terroriste aux ramifications internationales, la connexion entre les marocains de Guantanamo et les autres disciples d'Oussama Ben Laden est apparue au grand jour alors que le Maroc s'apprêtait à célébrer le cinquantenaire de l'indépendance. Au jour d'aujourd'hui, l'affaire d'Al Qaïda au Maroc part dans tous les sens. Chaque jour apporte son lot d'information et de désinformation concernant tel ou tel projet d'attentat déjoué par les services de l'ordre. Le Hyatt Regency de Casablanca, les deux tours de Twin Center, Palais des congrès de Marrakech, la rumeur s'installe définitivement dans les esprits des Marocains. Les dangers de l'intégrisme meurtrier se répandent comme une traînée de poudre. Il n'y a pas plus tard que mercredi 16 novembre dernier, les feux d'artifices lancés à partir de la grande wilaya de Casablanca, ont été interprétés par les casablancais comme étant des attentats. Le tout Maroc en est rapidement informé par une «radio arabe» qui fonctionne à plein régime en ces jours-ci. Contacté par nos soins, un haut gradé de la DGSN ayant requis l'anonymat, estime, lui, qu'il n'y a pas de raison de paniquer. Le nouveau déploiement sécuritaire apparent et visible à l'œil nu dans toutes les villes marocaines est, selon lui, une simple mesure ordinaire pour parer contre toute délinquance quelle que soit sa nature. Si tel est le cas, se demande un observateur averti, la psychose gagnera davantage du terrain, ce qui n'arrangera pas pour autant les choses. En tout cas, pour le commun des mortels le rapprochement est vite fait entre le déploiement sécuritaire renforcé sur l'ensemble des sites stratégiques et le danger d'une menace terroriste. Le 16 mai 2003, le jour où des psychopathes piqués d'un islamisme aussi ténébreux que dévoyé, ont fait basculer le Maroc dans un terrorisme obscurantiste revient avec insistance dans les temps qui courent. Le Maroc a les reins suffisamment solides pour ne pas sombrer dans la psychose collective, mais les nouveaux messages de menaces diffusés tout récemment sur internet par l'organisation d' Al Qaida viennent nous rappeler que le Maroc n'en a pas encore fini avec le virus terroriste.