Conjoncture nationale Le ministère de l'industrie, du commerce, de l'énergie et des mines vient de rendre publiques les conclusions de l'enquête de l'observatoire de la compétitivité internationale de l'économie marocaine (OCIEM) pour l'année 2001. Malgré le choix de pays comparativement à potentiel élevé, les performances de l'économie marocaine demeurent globalement faibles. Depuis 1994, l'OCIEM mène chaque année une enquête sur le potentiel compétitif de l'économie marocaine en comparaison avec 15 pays concurrents ou à forte croissance. L'échantillon choisi, il faut le reconnaître, est très relevé. Il s'agit du Portugal et de la Grèce, deux membres de l'Union européenne, et de 13 pays que l'on qualifie généralement d'émergents tels que les “tigres” asiatiques (Malaisie entre autres) à fort potentiel de développement, ou les pays en transition de l'économie socialiste (Pologne par exemple) vers l'économie capitaliste. Sept critères quantitatifs et qualitatifs sont retenus par l'OCIEM pour évaluer le potentiel compétitif du Maroc : dynamisme macro-économique, dynamisme financier, dynamisme du marché domestique, commerce extérieur, ressources humaines, technologie et infrastructures physiques et institutionnelles. Selon l'OCIEM, l'observation 2001 des facteurs de compétitivité permet de situer le Maroc dans : “-le groupe des pays à résultats intermédiaires, tranche supérieure pour le facteur financier,- le groupe des pays à résultats intermédiaires, tranche inférieure pour les facteurs dynamisme macroéconomique, ressources humaines, développement technologique et infrastructures physiques et institutionnelles, -le groupe des pays à résultats faibles pour les facteurs dynamisme du marché domestique et commerce extérieur ”. L'OCIEM reconnaît que la barre de comparaison est placée relativement haut afin d'éviter toute “interprétation biaisée” et tout optimisme mal venu. L'autre objectif de l'enquête est de montrer le différentiel de compétitivité constaté au cours des dernières années par rapport aux pays de comparaison, pour procéder à une politique de rattrapage non seulement en matière de compétitivité, mais également en matière de développement économique d'une façon générale. Par rapport à l'année 2000, les résultats de 2001 n'ont pas globalement changé. Certains facteurs de compétitivité ont même régressée tel que le commerce extérieur. Quant aux principales contraintes au développement industriel, l'enquête de l'OCIEM auprès d'un échantillon représentatif du secteur, relève les obstacles majeurs suivants : “ pratique de la corruption, niveau élevé des impôts, concurrence des entreprises informelles, concurrence de la contrebande et difficultés de faire valoir les droits légaux ”. La persistance de ces contraintes, relevées pour la troisième année consécutive, pèse lourdement sur le développement du secteur industriel. Autrement dit, l'assainissement du cadre institutionnel et juridique du monde des affaires demeure toujours une nécessité pour la mise à niveau des entreprises marocaines dans la perspective de la libéralisation totale de l'économie nationale envisagée par l'accord d'association avec l'Union européenne à l'horizon 2010. Cependant, selon les industriels, certains aspects de l'environnement de l'entreprise ont enregistré une évolution favorable. Les aspects les moins contraignants sont constitués par “les infrastructures de télécommunication, les procédures douanières, l'accès au financement, les procédures bancaires liées au commerce international et l'infrastructure aéroportuaire”. Reste à savoir si ces pas positifs vont contribuer à l'amélioration de la compétitivité de l'économie marocaine et permettre son intégration harmonieuse dans l'économie mondiale, de plus en plus globalisée, afin d'assurer un réel décollage que l'on attend depuis plus de quatre décennies.