Il n'a échappé à personne que, depuis le début de cette année, l'Accord de libre-échange (ALE) avec les Etats-Unis est entré en vigueur. Comme dans toute démocratie, il y a ceux qui espèrent que cette vigueur ne le soit pas trop et les autres qui, au contraire, la veulent synonyme d'autorité, d'introduction à la flexibilité de l'emploi et de gel, sinon de réduction, des salaires. Sur le plan idéologique, nos gouvernants se sont attelés à la tâche de mise à niveau. Ils sont partis du principe que nos amis américains, qui ont institué le «Patriot Act», ne sont pas plus patriotes que nous. Après mûre réflexion, nos gouvernants ont donc créé une cellule spéciale pour les journalistes. Qu'on n'aille pas croire qu'il s'agit d'une pièce où on les entasserait tous. Ce serait contraire aux principes de l'Etat de droit qui est le nôtre. Cette cellule sera composée de fonctionnaires, dont l'occupation sera de lire avec attention tous les journaux publiés au Maroc. On décèle tout de suite un premier avantage. Le nombre de publications étant élevé, le ministère qui abritera cette cellule devra recruter de nombreux éléments pour que la lecture soit exhaustive et le travail non bâclé. Cette initiative est donc destinée en premier lieu à créer des emplois nouveaux. Quant au travail lui-même, il ne peut qu'être inspiré du principe d'Archimède : «Toute plume plongée dans un encrier reçoit une poussée de haut en bas». Pour être explicite, on se rappelle qu'il y a quelque temps, la radio publique française « France Inter » avait pour slogan publicitaire : «Ecoutez la différence». Le nôtre pourrait être : «Ecrivez la déférence». Les journalistes sont invités à abandonner leur frilosité et à ne pas se laisser guider par des idées fausses. Si, par exemple, ils sont écoutés, c'est parce qu'ils suscitent l'intérêt et l'admiration. Pas un seul journaliste ne peut affirmer que l'une de ses conversations téléphoniques a été interrompue. Le rêve de tout journaliste n'est-il pas d'être lu et entendu ? S'ils ne sont pas invités à prendre le café ou même à partager un repas afin que leur talent soit examiné de près et l'admiration exprimée de vive voix, c'est simplement que les fonctionnaires sont timides ou se croient obligés d'observer une obligation de réserve. Au lieu de voir le mal partout et de se croire persécutés, les journalistes devraient prendre la juste mesure des choses et se sentir flattés sinon honorés. On est certain que nos amis américains sont fiers de nous, même si nous les dépassons sensiblement. Ce serait une grave erreur de croire qu'ils se serviraient du textile pour nous tailler un costard. Nous sommes déjà habillés pour plusieurs années. Par contre, comme du temps de Georges Washington, nous sommes en mesure de leur apporter notre aide afin de réparer les dégâts qu'ils ont commis à l'échelle planétaire. Non, il ne s'agit ni de l'Irak ni du Moyen-Orient. Notre aide sera plus ambitieuse. Cela concerne la couche d'ozone. Les Américains en tiennent une telle couche que tous les organismes internationaux spécialisés les tiennent pour responsables, dans une large mesure, d'avoir troué la couche d'ozone. Les Américains n'ont jamais songé à réparer le mal et à reboucher le trou. Il faut d'abord expliquer de quoi il s'agit. D'après un dictionnaire encyclopédique, «l'ozone est une forme allotropique de l'oxygène, gaz de formule 03 qui se forme dans l'air ou dans l'oxygène soumis à des décharges électriques ou traversé par des rayons ultra violets, au pouvoir très oxydant. La couche d'ozone est une couche atmosphérique, située entre 20 et 30 km d'altitude, où la concentration d'ozone est maximale. Cette couche absorbe la quasi-totalité des rayons ultra violets». C'est dire si la tâche n'est pas mince, mais infiniment exaltante. La NASA a déjà procédé à des études pour situer ce fameux trou. Dans le cadre de notre aide, il sera demandé à cet organisme d'affiner ces études pour situer très exactement ce trou et en déterminer le diamètre. Il nous reviendra de procéder aux recherches nécessaires et de fabriquer dans nos laboratoires une galette d'ozone au diamètre convenable. Le financement sera assuré par une collecte nationale. La galette d'ozone aura une spécificité. Pour éviter la récidive, des études seront faites afin de mettre au point l'alliage efficace dont sera enduit le côté de la galette orienté vers la terre et sur lequel viendront buter et s'évaporer tout les émissions polluantes. La galette sera transportée par les différents engins que possèdent nos amis américains. Ainsi, le terre entière, grâce à nous, retrouvera le cycle naturel et paisible des quatre saisons. L'herbe repoussera et le blé lèvera. Welcome boys.