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La nouvelle étape
Publié dans La Gazette du Maroc le 03 - 04 - 2006


PALESTINE-ISRAËL
Le jour même où les Israéliens étaient en train d'élire leur 17ème Knesset, le Conseil consultatif palestinien (Parlement) accordait sa confiance au mouvement islamique Hamas. Les dés sont désormais jetés alors que la situation s'annonce complexe et proche de l'explosion.
Au Quai d'Orsay, les concernés par le dossier israélo-palestinien sont pessimistes quant au retour prochain des deux parties à la table des négociations. Ceux qui, parmi eux, entretiennent des relations étroites avec les Palestiniens, affirment qu'aucune des formations politiques élues en Israël ne souhaite la concrétisation de la paix, au moins actuellement, avec les Palestiniens. Ce, même si les propos du Premier ministre sortant, Ehud Olmert, tenus lors de son discours de victoire, prônaient une ouverture à des négociations. En effet, le chef de Kadima était clair dans ce sens en disant qu'il était “prêt à renoncer au rêve d'un Grand Israël” ; et, d'ajouter qu'il était “aussi prêt à évacuer des juifs qui vivent dans des implantations pour permettre aux Palestiniens de réaliser leur rêve d'avoir un Etat”. D'autre part, le Premier ministre israélien a prévenu, sous un ton menaçant, que l'Etat hébreu “prendra son destin en main si les Palestiniens n'acceptent pas la négociation”.
De son côté, le dirigeant du Parti travailliste, Amir Peretz, souhaite que les “frontières communes d'Israël et d'un Etat palestinien, soient fixées par la négociation”. Nénmoins, ce dernier avait déjà précisé, tout le long de sa campagne électorale, qu'il était inconcevable de discuter le retour aux frontières de 1967, ni évoquer le droit au retour des Palestiniens de la diaspora, tout en affirmant, en plus, qu'Al-Qods restera la capitale éternelle de l'Etat hébreu. Pourtant, le partage de la ville sainte n'est plus la «vache sacrée» pour les Israéliens. Ce qui a incité les formations politiques en compétition aux échéances de 2006 d'oser et parler ouvertement pour lever, une fois pour toutes, ce tabou.
En dépit de ces messages adressés à la communauté internationale, et malgré les propositions d'ouverture lancées mardi dernier par le chef du gouvernement palestinien Ismaël Haniyeh, les observateurs estiment que le retour aux négociations de paix semble hors d'atteinte pour le moment. “Il est prématuré d'avancer sur ce plan tant que le gouvernement de coalition prévu n'est pas encore formé”, disait à La Gazette du Maroc le député arabe, Ahmed Tibi ; et ce dernier de poursuivre : “Les obstacles sont nombreux sur la voie d'une reprise du dialogue, d'autant que les déclarations des responsables israéliens demeurent contradictoires”.
Contraints de négocier
Quoi qu'il en soit, malgré ce climat de pessimisme prévalant, consolidé par le rejet du projet d'Ehud Olmert par le sommet arabe de Khartoum, projet appelant à la détermination unilatéralement de la frontière orientale d'Israël, certains analystes politiques israéliens estiment que le nouveau gouvernement devra exploiter les changements intervenus sur les positions du Hamas pour arriver à une sorte de solution. Comme cela a été le cas, par le passé, avec l'OLP (Organisation de libération de la Palestine). De son côté, le négociateur en chef, Saëb Oreikat, a renchéri en se disant prêt à reprendre sur le champ et sans conditions les négociations avec Israël. Offre répétée par le chef de l'Autorité Mahmoud Abbas lors de sa récente conversation téléphonique avec Ehud Olmert, après la victoire électorale de celui-ci.
Si l'agenda du Hamas ne plaît pas aux Israéliens ainsi que son refus permanent de reconnaître l'Etat d'Israël et cautionner les accords d'Oslo, il faut, cependant, ne pas négliger un fait significatif : c'est que ce mouvement de résistance armée a depuis environ un an et demi suspendu toutes ses attaques suicides et autres. De plus, après leur arrivée aux commandes à travers les urnes, ses dirigeants montrent plus de souplesse voire de maturité politique. Les déclarations d'ouverture d'Ismaël Haniyeh, depuis sa nomination, doivent encourager les responsables israéliens à franchir le pas. Et à ces derniers qui hésitent jusque-là à reconnaître les changements intervenus sur la scène palestinienne de comprendre que, tôt ou tard, l'étau se desserrera autour de ce mouvement élu démocratiquement, ayant le soutien de la majorité des pays arabes et qui opte pour l'apaisement.
Mis à part le volet politico-stratégique, à savoir la reconnaissance de l'Etat hébreu, la création d'un Etat palestinien, le tracé des frontières et la discussion concernant le statut final, les deux parties sont conscientes qu'elles doivent faire face à une situation interne sociale explosive. Ce qui devra certainement les contraindre à trouver d'abord les compromis et ensuite les solutions. Dans ce contexte, force est de rappeler que les résultats des urnes, aussi bien en Palestine qu'en Israël, ont été une sorte de sanction pour tous ceux qui avaient trempé dans la corruption, participant ainsi à la régression du niveau de vie et à la montée des taux de pauvreté et de chômage.
Pour la première fois depuis la naissance de l'Etat d'Israël, une personne sur cinq vit au-dessous du seuil de pauvreté ; ce, alors que le nombre des enfants pauvres a augmenté de 14% en 2004. Les rapports de la Banque mondiale placent l'Etat hébreu juste derrière l'Italie dans le domaine de la criminalité étatique organisée. Au point que ces gouvernements successifs ont reçu à la Knesset des criminels leur permettant parfois de menacer les législateurs. Parallèlement, on recense un acte de viol chaque 7 heures dans le pays. Ce qui radicalisera religieusement la société israélienne ; et, par là, rendra l'instauration de la paix régionale quasi-impossible dans l'avenir prochain.
Le problème de pauvreté et de misère est plus rude chez les Palestiniens avec la seule différence, c'est qu'ils sont habitués à cette situation depuis des décennies. Cette dernière qui s'est aggravée ces dernières années avec les incursions de l'armée israélienne, les fermetures des points de passage, la destruction des maisons et des champs agricoles. A cela s'ajoutent la corruption et les détournements de fonds de la part des gouvernements successifs, dirigés par le Fath. Aujourd'hui, le Hamas, réputé par l'intégrité de ses leaders et cadres, a fait savoir qu'il accordera la priorité au social et à l'amélioration du niveau de vie des populations. Cela ne peut se faire sans l'aide de la communauté internationale. C'est pour cette raison que Haniyeh ne cesse de répéter qu'il était prêt à tout moment de rencontrer les représentants du Quartette. D'autre part, force est de souligner que le mouvement islamique sera contraint tôt ou tard à s'ouvrir vers Israël qui, à son tour, ne doit pas rater cette occasion. Le prochain gouvernement de coalition ne devra plus considérer qu'aucun interlocuteur n'existe du côté palestinien ; et, qu'un retrait unilatéral s'impose, comme l'avait annoncé Ehud Olmert, au cours de sa campagne. A cet égard, on apprend de source palestinienne à Ramallah que si la coalition se fera avec les Travaillistes et le Meretz, tous deux favorables à des négociations directes avec les Palestiniens- même s'ils préfèrent Mahmoud Abbas à Haniyeh ou Mahmoud al-Zahar, le ministre des Affaires étrangères-, le déblocage s'effectuera alors.
La vache n'est plus sacrée
Contrairement aux surenchères des responsables, la majorité des Israéliens sont aujourd'hui prêts, dans le cadre d'un véritable accord de paix, de céder plusieurs quartiers situés à l'Est d'Al-Qods. Et, par là, d'accepter le partage de la ville sainte avec les Palestiniens. Les dernières enquêtes effectuées fin 2005 par les instituts de sondage montrent que 63% des Israéliens sont pour la partition d'Al-Qods. Les laïcs et les conservateurs sont prêts à faire des concessions alors que les orthodoxes juifs sont contre toute forme de retrait de la ville.
L'enquête a, d'autre part, indiqué que la majorité juive des habitants est en train de diminuer. Elle est passée de 75% en 1967 – lors de l'«unification» - à 66% fin 2004. Elle a tendance à chuter encore pour atteindre 58% en 2020. L'immigration de ses habitants juifs s'intensifie. Dans les vingt dernières années, la ville a perdu plus de 100 000 de ses résidents. Sur le plan économique, la participation de la force du travail dans la ville est moindre par rapport à celles oeuvrant dans les autres grandes villes d'Israël. Cela est dû au renoncement des fondamentalistes juifs et des femmes arabes. De plus, le revenu par habitant est aussi au-dessous de la moyenne salariale. Ce qui se répercute négativement sur le pouvoir d'achat et sur le commerce. Al-Qods est actuellement la ville la plus pauvre de l'Etat hébreu où le tiers des familles vivent en dessous du seuil de pauvreté. Plus de 53% des enfants de la ville sont considérés comme étant pauvres. Dans cette configuration, il apparaît que les Arabes sont plus pauvres que les Israéliens.
Tous ces facteurs ont apparemment convaincu aussi bien la classe politique que la société israélienne qu'Al-Qods n'est plus la «vache sacrée». Et que son partage avec les Palestiniens devra faire partie du programme du prochain gouvernement de coalition. Ce dernier n'a pas l'intention de s'accrocher à une population étrangère qui coûte au Trésor et à la municipalité des milliards de shekels. D'autant que le partage est désormais psychique sans avoir recours à un mur comme c'est le cas en Cisjordanie.
Une grande partie des ingrédients jouant en faveur de l'ouverture des négociations de paix existe déjà. Le temps ne joue plus donc en faveur de l'Etat hébreu même si les revenus émanant des ventes des produits technologiques avoisinent le 1 milliard de $. Une réalité que savent parfaitement aussi bien Ehud Olmert que les dirigeants du Hamas, et agissent en conséquence en manœuvrant dans le but de gagner un peu plus de temps. Le temps nécessaire pour consolider leurs positions, d'une part ; et, de l'autre, préparer les bases des concessions douloureuses.
Chez Kadima, on s'accorde à dire que les contacts avec Hamas ne tarderont pas à être pris, même si le chef, Olmert, fait savoir qu'il ne reconnaîtra pas de «double autorité» palestinienne. Chez Hamas, où l'on affirme que la résistance se poursuivra sous toutes les formes, on laisse cependant entendre que le gouvernement Haniyeh, avec le président Mahmoud Abbas, et, par là, l'OLP, devront prouver à la communauté internationale que les Palestiniens ne sont pas responsables du blocage des négociations. D'ici là, Hamas montrera qu'il est engagé à s'ouvrir de plus en plus et d'affirmer que toutes ses attaques seront toujours suspendues.


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