Intervenant devant les membres de la Chambre des conseillers mardi 25 avril, le Chef de gouvernement, Aziz Akhannouch, tout en relevant les acquis de la relance du secteur du tourisme et les jalons qui l'ont sous-tendu, a expliqué les tenants et aboutissants de la démarche stratégique du gouvernement en la matière. Eclairages. Plus que la nécessité de sauver les meubles, l'approche du gouvernement a surtout consisté à assurer les meilleures conditions pour préparer la relance du secteur touristique. En effet, outre les actions qui ont été menées visant à contrecarrer les multiples impacts de la pandémie du Covid19, la démarche gouvernementale s'est surtout inscrite dans une mise en perspective qui s'est traduite par jeter les jalons d'une nouvelle stratégie plus audacieuse, davantage conquérante et capable de tirer le meilleur des potentialités dont le Royaume regorge. Ce sont, en gros, les lignes directrices qui se dégagent de l'intervention du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, à l'occasion de la séance mensuelle de la Chambre des conseillers, tenue mardi 25 avril, consacrée à la politique touristique nationale. Or, pour mesurer l'importance du chemin parcouru l'on ne pourrait faire l'économie d'un coup d'œil dans le rétroviseur.
Un milliard de dirhams mobilisés Sur le rayon de l'impact de la pandémie, on avait assisté à une chute de 79% du nombre des touristes en 2020 et de 71% une année après, par comparaison à l'année 2019. Des arrivages en berne qui ont débouché sur une perte sèche e 90 milliards dirhams. Au lieu de compter les cadavres, l'Exécutif a très vite réagi, malgré les contraintes d'une conjoncture économique mondiale des plus difficiles, en injectant pas moins de 2 milliards de dirhams dans un plan d'urgence. Avec pour objectif d'accompagner les opérateurs du secteur et les établissements touristiques en ces temps de disette, mais aussi et surtout pour préserver les emplois.
Tout en énumérant les différentes actions menées, Aziz Akhannouch évoque, notamment, les fonds mobilisés (1 milliard de dirhams) pour la mise à niveau des établissements hôteliers dont ont bénéficié pas moins de 737 unités. Question de préserver la qualité de service, voire son amélioration, pour recevoir dans les meilleures conditions les touristes une fois les frontières rouvertes. Et ce n'était pas pour rien, puisque les effets escomptés ont été largement atteints. La preuve par les chiffres. Le chef du gouvernement l'a d'ailleurs rappelé en citant les statistiques enregistrées entre mars et décembre 2022, période au cours de laquelle le Royaume a accueilli environ 11 millions de touristes, soit une augmentation de 292% par rapport à 2021 (3,7 millions) et de 391% en comparaison de l'exercice 2020 (2,7 millions). Des chiffres qui révèlent un taux de récupération de 84% par rapport à 2019, dépassant de loin les 63% de la moyenne mondiale. Des hausses qui se sont traduites par des rentrées de l'ordre de 93,3 milliards de dirhams en 2022, soit une hausse de 119% par rapport à 2019 et de 10% comparativement à 2021.
Tendances positives Des indicateurs qui se confirment en ce début de l'année avec 17% de plus jusqu'à fin février par rapport à 2019. Une tendance aussi relevée au niveau des rentrées avec 16 milliards de dirhams entre janvier et février, soit 51% de plus par rapport à 2019 et 400% pour la même période de l'année dernière. Or, tout ceci n'a pas été le fruit du hasard du fait, notamment, de la multitude d'opérations de séduction ciblée sur plusieurs marchés émetteurs. Des tendances positives que l'Exécutif compte bien capitaliser en lançant la nouvelle feuille de route porteuse des ambitions marocaines en la matière à l'horizon 2026. En effet, avec un budget de 1,6 milliard de dirhams à la clé, le Maroc tend à recevoir 17,5 million de touristes, ainsi que la création de pas moins de 200.000 emplois et des rentrées qui devraient atteindre la barre de 120 milliards de dirhams. Des ambitions qui auront aussi pour pendant, la promotion de l'investissement dans le secteur. Ce qui exige, on s'en doute, la mobilisation totale de tous les intervenants pour réussir un pari à la portée. D'autant plus qu'il ne s'agit pas, comme l'a souligné le Chef du gouvernement, d'une priorité sectorielle mais gouvernementale.