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Consommation : l'écart se creuse entre les riches et les pauvres
Publié dans La Vie éco le 17 - 06 - 2005

Les 10% les plus riches dépensent 12 fois plus que les 10% les plus pauvres
En ville, on consomme deux fois plus qu'en milieu rural
En dix ans, la dépense a crû de 22%.
Le HCP vient enfin de rendre publics les résultats de l'enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages au titre de l'année 2000/2001. Les résultats sont fort intéressants, mais il était temps d'actualiser les données sur le niveau de vie des ménages, la dernière enquête datant elle de 1998.
Combien dépensent donc les Marocains ? Désormais, l'on sait que pour satisfaire tous ses besoins de consommation, ils dépensent en moyenne 8 280 DH par an, soit 690 DH par mois ou encore 23 DH par jour.
L'évolution qu'a connue la dépense annuelle moyenne par personne (DAMP) est considérable. La preuve, l'enquête sur la consommation des ménages de 1984/85 avait fait ressortir une dépense de 3 623 DH qui est passée à 6 780 DH en 90/91 puis à 7 820 en 98/99. Cela a tout l'air d'être une bonne nouvelle. Pourtant, il ne faut pas trop se précipiter car ce ne sont là que les grandes masses qui cachent, en fait, des disparités importantes selon les classes socio-économiques et le milieu de résidence. La première comparaison à faire, certes classique mais importante, est de mettre en parallèle la campagne et la ville. L'enquête 2000/2001 fait ainsi ressortir que, nonobstant les 8 280 DH affichés à l'échelle nationale, la dépense moyenne par personne en milieu rural n'est en fait que de 5 288 DH contre un niveau deux fois supérieur en ville, soit 10 640 DH. Mais si ce rapport de un à deux n'a en réalité rien d'alarmant puisqu'il est observé, depuis 1990/91, les disparités entre catégories socioprofessionnelles sont, elles, plus prononcées, voire assez inquiétantes. Et pour cause, la classe des 10% des Marocains les moins aisés (les plus pauvres en somme) dépense en moyenne 6 DH par jour alors que la moyenne nationale est de 23 DH. Pire, ceux appartenant à la classe des 10 % des Marocains les plus aisés dépensent, eux, 73 DH par jour, soit 12,2 fois ce que dépense le pauvre. On notera au passage que cet écart entre les plus riches et les plus pauvres est plus accentué en ville où il est de 11,3 contre seulement 7,5 fois en campagne.
Les différences sont également flagrantes en fonction des régions et des villes du pays. Ainsi, les régions de Casablanca, Tanger-Tétouan et Rabat-Salé sont les seules où la dépense annuelle moyenne par habitant est supérieure à la moyenne nationale. Dans le reste des régions, elle est inférieure. Les régions où les ménages dépensent le moins sont notamment Tensift-El Haouz, l'Oriental et Meknès-Tafilalet. Autre exemple frappant de cette inégalité spatiale : à Casa-Anfa, un Marocain dépense en moyenne 18 900 DH par an contre 4 380 pour son concitoyen d'Errachidia.
L'alimentation devient globalement plus équilibrée
Hormis ces disparités, il est tout aussi intéressant de voir comment sont dépensés ces 8 280 DH. Comme l'on pouvait s'y attendre, c'est le compartiment alimentaire qui s'accapare la part du lion puisqu'il représente près de 41,3 % de la dépense globale. Cependant, l'enquête révèle que la structure du budget alimentaire a beaucoup évolué comparativement à ce qu'elle était lors de l'enquête de 1985. Ainsi, les ménages marocains consomment globalement moins de céréales, de sucre et de corps gras et de plus en plus de produits riches en protéines comme les produits laitiers, les œufs, les viandes et le poisson sans oublier le poids croissant des légumes et fruits dans le panier (voir infographie). Partant, l'enquête aboutit à la conclusion que le modèle de consommation alimentaire traditionnel basé essentiellement sur les céréales, les sucres et les corps gras commence à s'estomper et que les ménages marocains tendent plutôt vers un mode d'alimentation plus équilibré. Mais là aussi, il ne s'agit que de tendances globales car le budget alimentaire laisse apparaître à son tour des disparités flagrantes dans les modes d'alimentation des riches et des pauvres.
Chez les ménages faisant partie des 20 % des Marocains les plus aisés, ce sont les viandes et les volailles qui s'adjugent la plus grande partie du budget alimentaire (24 %) suivies par les légumes et fruits (19,7 %) et les céréales (16%). A l'autre extrémité, chez les 20% les plus pauvres, ce sont au contraire les céréales qui viennent en premier avec 28,3% du budget.
22,5 kg de viande rouge par an pour le riche, 3 seulement pour le pauvre
Quand on examine de plus près encore les quantités consommées pour chaque produit, les différences sont encore plus prononcées entre un citoyen issu des 20 % les moins aisés et un autre de la catégorie des 20 % les plus aisés. Le premier consomme annuellement en moyenne 3,6 kg de viande rouge, 2,2 kg de viande blanche, 9 litres de produits laitiers et 73,6 kg de légumes frais. Le second (le plus aisé), quant à lui, consomme 22,5 kg de viande rouge, 14 kg de viande blanche, 94 litres de produits laitiers et 198 kg de légumes frais.
Donc si changement des habitudes alimentaires il y a, il est surtout observable chez les plus aisés, les autres classes restant essentiellement sur l'ancienne structure, faute de moyens. Le même constat est valable pour les autres dépenses hors alimentation. Ainsi, les ménages les plus aisés consacrent 36 % de leur budget à la santé, l'enseignement, la culture, le transport et les loisirs contre à peine 14,6% pour les plus pauvres. Et il semble qu'avec le temps ces inégalités ne feront que s'aggraver. L'enquête en apporte la preuve : l'écart entre la dépense des plus riches et celle des plus pauvres est passée de 11,8 fois en 1998 à 12,2 fois en 2001. Et l'on se demande ce qu'il en est en 2005.
15 000 ménages sondés
L'enquête sur la consommation et les dépenses des ménages s'est déroulée entre novembre 2000 et octobre 2001. Elle a porté sur un échantillon initial de 15 000 ménages qui ont été sondés par une équipe de 128 enquêteurs pendant 12 mois. Il a fallu presque un an et demi rien que pour la saisie sur ordinateur des informations collectées sur le terrain .


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