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«L'urgence, faciliter les échanges inter-afrique»
Publié dans Les ECO le 11 - 06 - 2013


Mima Nédelcovici
Consultant international, ex-administrateur de la BAD
Les ECO : La BAD et plusieurs autres organismes panafricains prônent une «transformation» structurelle des économies africaines pour rendre durable la croissance africaine. Selon vous, quelles devraient être les priorités des économies africaines pour atteindre cet objectif ?
Mima Nédelcovici : À mon avis, la priorité doit être placée sur la croissance économique. Le continent est mûr avec d'importantes opportunités potentielles d'investissement dans beaucoup de secteurs, y compris le potentiel agricole, les ressources minérales, le tourisme, etc... Nous constatons dans beaucoup de pays l'arrivée de nombreux investisseurs internationaux, avec des projets sérieux, en comparaison avec ce qui se faisait auparavant.
La classe moyenne se développe sur le continent, accompagnée par une tendance d'urbanisation forte qui est de bon augure pour la croissance interne, en complément à celle externe. Néanmoins, pour que des économies puissent décoller et que le secteur privé, aussi bien domestique qu'international, puisse être confiant et investir dans n'importe quel pays ou région, ils doivent être assurés de la stabilité politique et sociale, et sur des règles transparentes d'engagement dans l'environnement commercial.
Pour réussir ces défis, les pays africains doivent avoir une gouvernance appropriée et une politique faite pour la promotion d'investissements de fonds publics tant dans l'infrastructure physique que dans l'infrastructure sociale. Cela, dans le but de pérenniser non seulement leur croissance économique, mais aussi de la rendre surtout plus équitable. Dans le cas contraire, il serait impossible de créer un environnement de croissance durable.Tandis que le développement du secteur minier peut certainement stimuler les budgets publics, pour pouvoir investir dans l'infrastructure sociale et physique, il existe également d'autres secteurs sur lesquels le continent devrait mettre l'accent. Il s'agit particulièrement de l'agriculture et de l'agro-industrie, où beaucoup plus d'emplois sont créés, aussi bien dans la manufacture industrielle que dans le secteur tertiaire, pour les économies plus développées du continent. La nécessité de compléments et de création de valeurs additionnelles, particulièrement pour les produits alimentaires, est capitale dans la mesure où c'est la seule voie pour dégager les profits les plus importants, aussi bien en termes de créations d'emplois que de rentabilité et à ce sujet, nous devons nous souvenir que l'économie mondiale est aujourd'hui vraiment une économie, et que la compétitivité est absolument cruciale pour des marchés tant domestiques qu'internationaux. Il n'y a strictement plus de marchés fermés. Les investisseurs, nationaux ou internationaux peuvent désormais investir où ils veulent et généralement, cela se fait dans les endroits les plus accueillants où il y a de la stabilité.
L'intégration économique régionale et continentale est nécessaire au développement économique du continent. À l'occasion des 50 ans de l'UA, où en est aujourd'hui le continent sur la question de l'intégration économique ?
De mon point de vue d'entrepreneur, et particulièrement d'opérateur dans l'agriculture et l'agro-industrie, la taille des marchés est cruciale et donc l'intégration économique essentielle.
Dans l'agriculture, pour être compétitif et développer des profits, il doit augmenter proportionnellement de par sa taille, ce qui signifie que les marchés d'écoulement des produits doivent être grands, et c'est là où l'intégration économique régionale joue un rôle.
À titre d'exemple, nous avons développé beaucoup d'investissements agro-industriels en Afrique occidentale, particulièrement dans la filière de la canne à sucre et des chaînes de valeur de la culture du riz. Pour ces produits alimentaires, nous ciblons toujours notre offre sur les marchés régionaux d'Afrique occidentale, pour la seule et unique raison que c'est là où nous voyons le plus de potentiel de croissance, dans la substitution des produits importés. Toutefois, à l'exception du Nigeria et probablement de deux ou trois autres pays dans la région CEDEAO, il n'y a aucun pays de la région qui peut se revendiquer, à lui tout seul, comme étant un «marché attractif». La production et la transformation des produits agricoles devraient avoir la possibilité de se développer dans les endroits où les conditions physiques sont les meilleures. Les autorités doivent également permettre aux produits de transiter librement, sans droits d'entrée sur les marchés les plus proches et sans tenir compte des frontières. Cela est la définition d'un «marché commun».
Malheureusement, l'expérience nous a montré que, même si certainement beaucoup de pas ont été faits dans le sens de l'intégration, beaucoup d'autres restent encore à faire, 50 ans plus tard !
Le défaut de volonté politique est davantage vu comme un des principaux obstacles à l'intégration économique. Confirmez-vous cela ?
Absolument, la volonté politique est le seul et plus grand obstacle pour une véritable intégration économique des Etats africains. Comme nous l'avons vu dans d'autres exemples, y compris l'Union européenne, atteindre la bonne intégration économique n'est pas chose facile et c'est pour cela que cette volonté politique est essentielle. Avant même de rêver d'une union économique continentale, il faudrait d'abord que les blocs économiques régionaux existants (CEDEAO, COMESA, UMA, la SADCC) donnent réellement aux affaires la liberté minimum de mouvement des personnes et des marchandises. Par exemple, dans la région CEDEAO, que je connais le plus, tous les traités et chartes légaux ont été mis en place et ont eu comme effet d'améliorer considérablement la liberté de mouvement des individus, mais lorsqu'il s'agit du trafic commercial et de mouvements de marchandises et de produits, nous trouvons, non seulement que les accords d'échanges transfrontaliers sont ouvertement bafoués, mais aussi un harcèlement informel qui rend très difficiles les affaires, or dans le marché mondial très compétitif d'aujourd'hui, cette situation met le commerce inter-africain dans de très lourds désavantages.


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