Elles seront mises en circulation de manière graduelle. Ce sont les nouvelles pièces de monnaie émises par Bank Al-Maghrib à l'occasion de la Fête du trône. Hier jeudi, les pièces de 1 dirham et 1/2 dirham ont été déjà aperçues sur le marché. L'émission de celles de 20 centimes, 10 centimes, 5 DH et 10 DH, elle, est prévue en novembre 2011, date qui coïncide avec la commémoration de la Marche verte et de la Fête de l'indépendance. La thématique générale de cette nouvelle série présentée à la presse cette semaine tourne autour du développement durable et de la protection de l'environnement, une thématique d'une actualité brûlante. «Notre volonté à travers le choix de cette thématique est de démontrer que le Maroc peut être fier d'avoir préservé de façon remarquable son patrimoine naturel et culturel», explique le vice-directeur de Dar As-Sikkah, Abdeloihed Serhane. Ainsi, la nécessité de protéger notre environnement, la disparition massive des abeilles dans le monde, l'indispensable évolution vers une agriculture durable et soutenable, la préservation du lien homme/nature ainsi que la mise en valeur de notre patrimoine architectural, représenté par la mosquée Hassan II et Kelaâ M'gouna, sont autant d'idées traduites à travers cette nouvelle série. Des pièces moins chères ! La production de cette série que l'on ne peut qualifier que d'innovante a nécessité la mise en place de la technique de l'électro-placage qui consiste à produire des pièces en acier plaqué. Selon un responsable à Dar As-Sikkah (l'institution qui produit la monnaie fiduciaire), plusieurs choix d'alliage sont possibles en fonction du résultat escompté. Il se fait en effet en fonction de plusieurs aspects, notamment la couleur attendue, la résistance de la composition obtenue à l'oxydation, les caractéristiques métallurgiques par rapport aux possibilités de mélange et de processabilité dans le coulage des métaux, le laminage des plaques et la découpe pour produire les flans monétaires ou encore le coût, aussi bien dans l'absolu que par rapport à la valeur faciale, de la pièce frappée. Par ailleurs, plusieurs métaux sont utilisés dans les alliages, en l'occurrence l'aluminium, le bronze, le cupro nickel, le laiton et le nickel. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le coût de production d'une pièce est en moyenne plus élevé que celui d'un billet. Il revient entre 20 centimes et 1 DH. Toutefois, il faut préciser que ce coût est loin d'être figé puisque les cours des métaux varient d'une année sur l'autre. L'autre caractéristique des pièces de monnaie, c'est qu'elles peuvent durer entre 20 et 30 ans, contrairement à un billet de banque qui dépasse rarement 5 ans pour les moins utilisés, c'est-à-dire les billets de 200 Dh. Ce n'est pas tout. Les pièces de monnaie peuvent faire l'objet de fuite et de thésaurisation. C'est le cas des coupures de 5 et 10 centimes qui sont de moins en moins réutilisées. Un processus bien ficelé Depuis sa création en 1987, Dar As-Sikkah a adopté un processus bien ficelé pour la fabrication de la monnaie fiduciaire marocaine. De la conception à la fabrication et au conditionnement, en passant par le laboratoire, les billets et les pièces passent par les mêmes étapes. Les nouvelles pièces ne dérogent pas à la règle. Elles ont été fabriquées à partir de flans qui sont commandés par Dar As-Sikkah. Ces derniers passent entre deux coins de frappes en acier trempé, et subissent une pression équivalente à 30 tonnes. Les machines, elles, produisent jusqu'à 750 pièces à la minute. Par ailleurs, un coin de frappe peut fabriquer jusqu'à 500.000 pièces avant d'être remplacé. En mettant les pieds dans l'atelier où se fabriquent ces pièces, trois mots nous viennent à l'esprit : rigueur, professionnalisme et qualité. Des mots d'ordre qui régissent ce lieu depuis des années.