Presse électronique. Malgré son faible coût, la web-vidéo est peu utilisée par les sites d'information marocains. La plupart se basent surtout sur la rediffusion des programmes de télévision sur Internet. «On ne peut pas faire du web sans image». C'est l'avis unanime des professionnels de la presse électronique au Maroc. Cependant, ce n'est pas le format éditorial le plus répandu au Maroc, encore moins la WebTV. D'ailleurs, les expériences dans cette dernière se sont révélées, à quelques exceptions près, boiteuses quand elles étaient éditoriales, comme du côté technique. Pour la plupart des sites d'informations maintenant en ligne, produire des vidéos est synonyme de récupération de vidéos de la télévision et leur rediffusion sur le Net. En effet, rares sont les sites qui ont pris ce chemin, celui de développer du contenu vidéo en interne. C'est le cas par exemple d'Hespress qui depuis quelques années à commencer à produire ces propres vidéos et même sa propre e-émission : émission de débat semi-mensuelle qui reçoit des personnalités politiques, culturelles ou économiques. «Le premier avantage d'une émission sur Internet est la marge de liberté dont nous jouissons, comparée avec le pôle audiovisuel public», nous explique Rachid Belghiti, préparateur de l'émission. D'un point de vue technique, à l'exception de cette dernière, il faut préciser que contrairement aux chaînes de télé, la web-vidéo ne nécessite ni de gros moyens techniques ni financiers. Bien évidemment, il faut des journalistes et au moins un caméraman équipé d'une caméra numérique (généralement un appareil de photographie numérique enregistrant aussi la vidéo en haute qualité) et un microphone. Quant à la postproduction, il suffit de disposer d'un ordinateur configuré de façon à pouvoir effectuer des montages d'images express. En somme, un investissement d'un minimum de 65.000 DH en équipement. Un coût qui n'est pas trop cher vu le retour sur investissement qu'il rapporte en termes d'audience. «Ce qui est indispensable dans ce genre de démarche, c'est la technique et la créativité de l'équipe», ajoute Belghiti. Ce point de vue est partagé par un des nouveaux entrants de la presse électronique au Maroc. Le 360.ma produit 50 à 60% de son contenu en images. Pour son fondateur, Mohamed Douiyeb, l'investissement se fait d'abord dans l'esprit de l'équipe et le sens de l'innovation :«nous sommes surtout dans une démarche de broadcast, dans la même qualité que la télévision, l'investissement, peu importe sa valeur, se justifie puisque le retour du public est là avec la condition de l'optimiser au maximum». Mais comment se fait l'arbitrage éditorial sur l'utilisation de l'image ou du texte ? «Cela dépend surtout de la personnalité interrogée ou de l'événement en lui-même, mais aussi de l'aspect humain qu'elle peut ajouter à ce contenu», répond Douiyeb. Autorisation et formation, là où le bât blesse Sur cette question, il faut savoir que le projet de Code de la presse électronique, oblige les professionnels à obtenir des autorisations de tournage du Centre cinématographique marocain. Une obligation qui ne plait pas aux professionnels qui estiment «qu'il n'est pas facile d'avoir des autorisations de tournage. Les médias ne sont pas supposés fournir ce genre de document du moment que le contenu qu'il diffuse est régulé par le Code de la presse». Quant à la formation et aux journalistes reporters d'images, il faut dire qu'ils apprennent souvent sur le tas sans aucune formation au préalable puisqu'ils viennent pour la plupart de la presse écrite.