23 Marocains sur les listes d'admission du site de l'Ecole polytechnique, dont 15 ont effectué les classes préparatoires aux grandes écoles au Maroc ! Un chiffre record. Il n'y en avait pas eu plus de 9 en 2010 ! Les résultats ne sont pas moins bons dans les autres très grandes écoles françaises : cette année, les résultats étaient exceptionnels. Comment expliquer cette explosion ? Hausse du niveau de l'enseignement, moins de concurrence étrangère, plus de places disponibles, ou tout simplement une promotion unique ? Il semblerait que tous ces facteurs y soient pour quelque chose. Il faut avant tout savoir que les écoles françaises ont des modes de recrutement différents : l'Ecole polytechnique recrute les non-Français par voie séparée, avec un quota déterminé. Les principales nationalités étrangères qui se disputent les 35 places de ce concours spécifique sont les Chinois et les Marocains, avec quelques Libanais. Les candidats marocains ont donc tout simplement été meilleurs cette année que leurs homologues chinois, qui remplissent cependant la quasi-totalité des places restantes. Pour l'Ecole centrale de Paris, il y a 3 modes de recrutement différents : le cycle normal, étranger et international. Les Marocains qui passent le concours en France ont le droit de s'inscrire aux deux premiers, et plusieurs étrangers ayant passé les deux affirment avoir été admis au deuxième sans l'être au premier, que passent les candidats français. Il y aurait alors une sorte de discrimination positive, qui permettrait à un plus grand nombre d'étudiants étrangers d'accéder à l'école. Celle-ci augmente d'ailleurs le nombre de places par voie étrangère année après année, ce qui est à son avantage, car sa dimension internationale sera plus réputée. Cela lui fait une excellente publicité dans l'enseignement supérieur international, notamment devant les grandes universités américaines. Quant aux concours des Mines et des Ponts et chaussées, au CCP (Concours commun polytechnique) et au E3A, il n'y a pas de différence entre Français et autres nationalités, mais on ne pourra pas avoir de statistiques définitives des candidats entrants avant septembre prochain. Cette diversité de raisons ne permet pas de nier le mérite indiscutable de nos candidats, qui n'auraient pas réussi sans un travail soutenu et une maîtrise d'expression à l'oral. Des bourses marocaines avoisinant les 400 euros par mois leur seront octroyées sur procédure, pour effectuer leurs études en France dans de meilleures conditions. Une grosse partie d'entre eux constituera certainement nos cadres de demain !