La semaine dernière, des bruits ont couru, ici et là, sur un éventuel retour au système d'indexation des produits pétroliers. Mais avant même que cette question n'aboutisse à une mesure officielle ou ne se transforme en débat national, le ministre de l'Economie et des finances a très vite tenu à calmer certains esprits qui se sont aussitôt échauffés, rassurant qu'il ne s'agissait que «d'une des pistes sur lesquelles se penche le gouvernement pour maîtriser l'enveloppe de la compensation et contribuer ainsi à réduire le déficit public». Mais d'abord, qu'est-ce que l'indexation ? En gros, et s'agissant des carburants, cela signifie la répercussion du cours à l'international du baril de pétrole sur les prix pratiqués chez le pompiste du coin. Logiquement, cette mesure pourrait - et devrait, en fait - profiter à l'automobiliste, qui paierait moins cher son litre de gazole ou de sans-plomb dès lors que le cours du baril descendrait sous un seuil préalablement fixé et psychologiquement situé à 100 dollars. Or, un tel scénario n'est malheureusement pas automatique et surtout hasardeux. D'une part, l'histoire est là pour nous rappeler que durant son instauration au milieu des années 90, l'indexation n'avait jamais entraîné une répercussion à la baisse et à la pompe des prix des carburants, même quand les cours du brut s'adoucissaient. En d'autres termes, le portefeuille de l'automobiliste était sollicité pour le pire mais pas pour le meilleur. D'autre part, personne aujourd'hui, pas même le meilleur économiste de la planète, n'est capable de prédire si l'or noir flambera à nouveau dans les mois qui viennent. Rien n'exclut que le baril retrouve le chemin des sommets, comme ce fut le cas en février 2011, lorsqu'il avait frôlé les 120 dollars. Si, demain, les tensions géopolitiques en Iran ou en Corée du Nord éclatent en conflit armé, ce même baril verrait son prix fuser à nouveau. Tout est possible ! Ce qui est sûr, c'est que le Marocain moyen n'acceptera jamais de se faire «plumer» à chaque fois qu'il s'arrêtera à une station-service.