Bien que le marché boursier traverse une crise depuis quelques années, il reste une alternative au financement bancaire. Les PME souhaitant s'introduire devront néanmoins répondre à certaines conditions. Bientôt, les PME marocaines auront leur propre compartiment à la Bourse de Casablanca. En effet, depuis plusieurs mois déjà, les gestionnaires de la place casablancaise se penchent sur ce projet à même d'offrir aux PME marocaines une nouvelle alternative à leur financement. En attendant la concrétisation de ce projet, ces entreprises, souvent confrontées à la difficulté d'accès au financement, peuvent d'ores et déjà faire intervenir le marché boursier pour subvenir à leurs besoins. Ainsi, deux possibilités s'offrent à la PME souhaitant lever des fonds auprès des différents acteurs du marché : soit l'introduction en Bourse en ouvrant le capital à de nouveaux actionnaires, soit en faisant appel au marché obligataire. La première option peut se faire à travers deux compartiments. Le marché de développement est en effet le principal marché adressé aux entreprises de taille moyenne. Cependant, pour y accéder, la réglementation en vigueur impose à la société la réalisation d'un chiffre d'affaires d'au moins 50 MDH et la certification d'au moins deux exercices antérieurs à l'introduction. Une fois ces deux conditions réunies, l'entreprise devra émettre au moins 100.000 actions pour un montant minimum de 25 MDH. Ce dernier correspond à la somme que la société souhaite lever sur le marché boursier. Il s'agit du nombre de titres mis à la disposition du public multiplié par le cours d'introduction retenu. Par ailleurs, pour le cas du marché de croissance, les conditions imposées sont moindres et permettent aux petites structures de pouvoir également prétendre au financement à travers la Bourse. Ainsi, l'entreprise n'est pas tenue d'une quelconque condition liée au chiffre d'affaires et peut se contenter d'un seul exercice antérieur certifié. Néanmoins, elle est tenue d'émettre au moins 30.000 titres pour une levée d'au moins 10 MDH. Il est à noter qu'une fois introduite en Bourse, la société cotée sur le marché de croissance est tenue de conclure un contrat d'animation avec une société de Bourse pour les trois premières années, afin de renforcer la liquidité des actions sur le marché. Pour le cas du compartiment développement, le contrat d'animation peut se limiter à une année. Sur un autre registre, la levée de fonds à travers le marché obligataire peut également s'avérer une alternative intéressante au financement bancaire. Pour pouvoir émettre des obligations, l'entreprise est tenue de lever au moins 20 MDH sur une durée de 2 ans minimum. Cette alternative peut s'avérer plus intéressante dans le sens où les taux demandés par les bailleurs de fonds sont généralement inférieurs à ceux appliqués par les établissements bancaires. Néanmoins, les spécialistes du marché recommandent aux entreprises souhaitant recourir à ce mode de financement de disposer d'ambitieux projets d'investissement qui leurs permettraient de séduire le maximum d'investisseurs. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que la Bourse des valeurs de Casablanca offre régulièrement des avantages aux PME en vue de leur faciliter l'accès à la cote et les aider à financer leurs investissements et développer leurs activités. À titre d'exemple, on peut citer les incitations financières à l'attention des PME pour les appuyer dans le recouvrement des frais inhérents à l'introduction en Bourse. L'année dernière par exemple, la Bourse de Casablanca avait instauré une mesure consistant en une aide de 500.000 DH mis à la disposition des entreprises qui se seraient introduites par augmentation de capital et dont les fonds propres sont inférieurs à 50 MDH. Il existe également d'autres acquis, à savoir la reconduction dans la loi de finances 2013 des incitations fiscales en faveur des entreprises qui s'introduisent en Bourse.