La demande en électricité dans les pays membres de l'Union arabe de l'électricité croît plus vite que la capacité de production. Une harmonisation des stratégies nationales s'impose ainsi qu'une diversification du mix énergétique. Comment améliorer l'efficacité des installations électriques dans les différents pays membres de l'Union et renforcer la connectivité entre les réseaux nationaux ? Comment enrichir le bouquet énergétique des pays de la région avec des ressources autres que le pétrole ? Ce sont les questions sur lesquelles planchent les experts présents au 5e Congrès de l'Union arabe de l'électricité (UAE) qui se tient depuis hier à Marrakech sous le thème : «Equilibres entre les énergies traditionnelles, nouvelles et renouvelables dans les mix énergétiques des systèmes électriques». Le constat est alarmant : la demande en électricité dans les pays arabes croît en moyenne de 5 à 8% – voire dans certains pays de 13% – ce qui est 3 fois plus que la moyenne mondiale. «À cela, il faut ajouter un niveau de pertes annuelles en électricité dû au gaspillage et à la mauvaise maintenance des installations électriques de 13 à 25% alors que la moyenne mondiale ne dépasse pas les 7%», s'inquiète Hicham El Khatib, ex-ministre de l'Energie et des ressources naturelles jordanien. Autre fait particulier dans le monde arabe selon l'expert, la production essentiellement basée sur les ressources pétrolières. Un manque qui se présente comme une opportunité pour la région vu «qu'elle regorge du tiers des ressources mondiales de gaz naturel». Ce qui soulève par ailleurs la question de la diversification du mix énergétique de la région : Une politique que certains pays tels que le Maroc ont déjà entamée. À ce propos, Abdelkader Amara, ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement n'a pas manqué de rappeler la stratégie nationale mise en place par le Maroc entre autres sur la mobilisation des ressources nationales grâce à la montée en puissance des énergies renouvelables en vue de satisfaire 52% des besoins du pays en énergies renouvelables à l'horizon 2030. Autre question évoquée par les experts, la distance géographique entre les pays membres, qui rend difficile la connectivité électrique entre eux. Un défi face auquel des solutions se font heureusement jour à travers entre autres le lancement d'une étude d'interconnexion des réseaux électriques Sénégal-Mauritanie-Maroc-Espagne. Des efforts qui selon les experts constituent la clé en matière de couverture électrique régionale et méritent à ce titre d'être poursuivis.