BCP persiste et signe. Déjà considérée par les boursicoteurs comme l'une des valeurs sûres en Bourse depuis plusieurs mois, la banque vient de confirmer sa bonne santé financière en publiant des indicateurs en forte hausse (voir www.lesechos.ma). Il faut dire que la banque du cheval a amplement tiré profit de sa stratégie commerciale pour accroître ses performances. En effet, à l'instar d'autres établissements de la place, BCP a entamé une stratégie basée sur le renforcement de la part des dépôts non rémunérés dans son portefeuille. Ce choix s'est finalement avéré payant puisqu'elle est parvenue à faire baisser la part de ses dépôts rémunérés en dessous de la barre de 40% alors que le secteur bancaire présente une moyenne de 47,1%. C'est ce qui explique d'ailleurs la baisse qu'ont connue les charges d'intérêts versées par la banque lesquelles sont passées de 2,6 MMDH à 1,9 MMDH entre le premier semestre 2011 et celui de 2010. Dans ce contexte, la marge d'intérêt, principal poste de produits de la banque, s'est nettement bonifiée pour atteindre 3,7 MMDH contre 877 MDH seulement à fin juin 2010. Pourtant, les conditions d'une pareille performance en termes de collecte des dépôts n'étaient pas si évidentes. «Nous constatons un véritable tassement de la collecte des dépôts dans le secteur depuis deux ans, surtout pour la catégorie des clients locaux», affirme Mohamed Benchaâboun, PDG de BCP. À ce niveau, il y a lieu de souligner qu'au moment où le marché bancaire parvient à peine à maintenir les dépôts au même niveau que celui des années précédentes, BCP, elle, affiche une évolution de 5,6% des dépôts collectés. Ceci a permis à la banque de renforcer son soutien à l'économie en rehaussant le niveau des crédits octroyés malgré le contexte de sous-liquidité qui marque le marché. Dans ce sens, les crédits octroyés aux entreprises se sont améliorés de 8,8%. Par ailleurs, évoluant dans un contexte conjoncturel difficile pour l'économie nationale, le management de la banque a opté pour des choix de provisionnement assez prudents. En effet, la banque a décidé d'affecter une enveloppe de pas moins de 800 MDH aux provisions pour risques non avérés. «C'est un matelas de sécurité qui nous permettra d'afficher de bons résultats dans l'avenir même si la conjoncture se dégrade», explique Benchaâboun. Selon ce dernier, certains secteurs économiques, sans vouloir les citer, présentent pour BCP des risques que la banque a choisi de couvrir par ladite provision. Cependant, il n'est pas question pour BCP de tirer la sonnette d'alarme puisque selon son top management le niveau des créances en souffrance reste soutenable et se limite à 3,4%. BCP toujours intéressée par l'assurance BCP n'a pas jeté aux oubliettes son projet de se renforcer dans le secteur des assurances. Si pendant plusieurs mois, la banque a enchaîné des discussions en vue du rapprochement d'une compagnie de la place, aujourd'hui le groupe change son fusil d'épaule et décide de renforcer son partenariat avec MCMA. Selon Mohamed Benchaâboun, «nous sommes aujourd'hui en train de consolider notre partenariat et étudions les possibilités de le renforcer». Cela veut-il dire que les ambitions de BCP dans l'assurance passeront par une mutuelle ? Cela en a en tout cas l'air.