Mounir Benyahya, Président du COZINE et directeur des parcs industriels de la CFCIM Le Collectif des zones industrielles pour l'environnement (COZINE) mène un combat acharné pour réduire les rejets industriels qui causent des milliers de pertes de vies humaines par jour sous d'autres cieux. Au Maroc, heureusement, une vraie dynamique est engagée par cette association et ses partenaires et les exemples de zones industrielles écologiquement responsables se multiplient. Les détails avec Mounir Benyahya. Les Inspirations ECO : Comment va le COZINE ? Mounir Benyahya : Le COZINE est une association jeune qui a su fédérer rapidement la voix des gestionnaires des zones industrielles : qu'ils soient sociétés de gestion ou bien associations. L'impulsion de l'organisation par le Maroc de la COP22 a permis de donner un coup de projecteur aux actions de nos membres en matière de réduction de l'impact écologique de leurs zones, et en matière d'adaptation aux changements climatiques. La convention de partenariat que le COZINE a signée, lors de la COP avec des partenaires de renom tels que le ministère délégué chargé de l'Environnement, le ministère de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, le ministère de l'Aménagement du territoire, la Coopération technique allemande (GIZ ) et le Millenium Challenge Corporation (MCA Maroc), a tracé la feuille de route des cinq (5) prochaines années, en matière de durabilité des zones industrielles au Maroc. Et bien entendu, dans ce cadre, plusieurs actions de mise à niveau des zones industrielles sont programmées. Conformément aux recommandations de la 6e édition de la Conférence internationale sur les zones industrielles durables, est-ce que le COZINE a rejoint la coalition mondiale des zones industrielles pour lever des fonds ? Les échanges en marge de la conférence ont permis d'identifier plusieurs synergies et échanges possibles entre gestionnaires de zones industrielles, y compris en matière de levée de financements auprès des bailleurs de fonds internationaux. D'ailleurs, des voyages d'études et de benchmarks sont programmés pour cette fin d'année. En parallèle, des contacts sont déjà entrepris avec des pays africains amis notamment le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, laTunisie, etc... L'édition 2018 de la conférence SIA (Conférence internationale sur les zones industrielles durables) qui se tiendra en Egypte, sera certainement l'occasion de concrétiser cette coalition. Quels sont les projets prioritaires par lesquels vous désirez commencer ? Le renforcement des capacités de nos membres est une de nos premières et vraies priorités. Ensuite, l'évolution des textes de lois applicables aux gestionnaires des zones industrielles permettra de donner du cadre réglementaire adéquat à nos ambitions. Enfin, la mobilisation des partenaires et des financements pour nos projets de réhabilitation environnementale permettra de réaliser des opérations pilotes qui prouveront que le développement durable appliqué aux zones industrielles, les rend plus compétitives et plus viables. Les zones industrielles de Bouskoura et d'Oulad Salah sont une fierté de la profession en matière de respect des principes du développement durable. Y a-t-il des projets similaires en cours ? Toutes les zones industrielles initiées actuellement au Maroc intègrent, à des niveaux différents, les principes du développement durable. En effet, un guide d'orientation a été édité pour accompagner les aménageurs qui souhaitent rendre leurs zones durables. À titre d'exemple, MedZ a réalisé une ferme solaire photovoltaïque au sein de sa zone AFZ (Atlantic Free Zone à Tanger); TMSA (Agence spéciale Tanger Med) a développé un projet de gestion des déchets industriels, visant le tri et le recyclage des déchets ; la CFCIM a entamé les travaux de réalisation de l'Ecoparc de Berrechid, premier projet africain à décrocher le label Haute qualité environnementale HQE. Justement, pouvez-vous nous parler de la convention de partenariat que la CFCIM a signée avec le cluster Eco Energy pour la conception et la construction d'un bâtiment démonstrateur dans cette zone industrielle de Berrechid ? Ce partenariat porte sur un projet novateur qui consiste à construire un Ecobâtiment démonstrateur, qui sera certifié HQE. Ce bâtiment aura pour vocation de devenir le totem d'entrée qui sera l'exemple à suivre pour l'ensemble des bâtiments développés sur cette zone en termes de performance énergétique, d'impact environnemental, et de développement écoresponsable de ses utilisateurs. Les membres du cluster disposent d'une expérience confirmée en ces sujets. D'ailleurs quelques uns de ces membres se sont déjà rendus en mission sur le site, le 19 avril dernier.