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Figue de barbarie. L'or vert de Sidi Ifni en quête de valorisation
Publié dans Les ECO le 18 - 08 - 2017

Aléas climatiques, menace de la cochenille, mode de cueillette et entretien des parcelles...la filière du cactus fait face à plusieurs défis qui ne sont pas sans incidence sur la production. Toutefois, un des axes à privilégier, demeure la transformation des produits frais en plus du conditionnement et la valorisation de la figue de barbarie.
En empruntant la route qui borde la mer, vers Sidi Ifni, il est impossible de ne pas remarquer, sur les bordures de la voie, les seaux en plastique pleins de figues de barbarie. Ils sont exposés, lors de cette période estivale, par des femmes qui attendent l'arrivée des clients-automobilistes. Mais, ce qui saute le plus aux yeux, c'est le nombre de camions de figues de barbarie croisés sur la route, mais aussi les montagnes vêtues de vert grâce à la plantation de cette culture, devenue, au fil du temps, une source de revenus pour la population locale.
C'est à partir de ce moment qu'on constate que la région est une zone de production de cactus. Et chaque jour, prés de 40 véhicules, assurent l'approvisionnement du marché local, à partir des communes de Sbouya et Mesti, qui assurent 80% de la production nationale de ce produit ayant bénéficié de l'Indication géographique protégée (IGP) avec un cahier des charges pour sa traçabilité. «Aujourd'hui, la province de Sidi Ifni assure 60% de la production nationale alors que la superficie qui englobe 45.000 ha évolue, chaque année à hauteur de 4% avec une production estimée à 360.000 tonnes», explique Lahbib Beigui, président délégué de l'association Ifni Initiatives.
Mais, au-delà de la contribution de cette culture à l'activité agricole de la région (57% selon la direction provinciale de Sidi Ifni), la superficie augmente, mais moins vite que la production affectée, par les aléas climatiques. La canicule, survenue du 7 au 9 août, a impacté la production. Cependant, «la hausse du thermomètre est devenue un facteur constant dans notre région. À cet égard, ce sont les fruits matures, cueillis lors de cette période, qui ont été touchés par la canicule alors que la saison n'est pas encore finie puisqu'elle est échelonnée sur une période de 7 mois, entre juin et août pour la variété tardive Aissa et de septembre à décembre pour l'écotype précoce Moussa», annonce Kaltouma Achahour, manager de la société Sahara Cactus, spécialisée dans le conditionnement et la transformation du cactus à Sidi Ifni. Par conséquent, c'est la commercialisation de cette récolte qui a été difficile.
Preuve à l'appui, la caisse a été vendue, durant cette période chaude, au marché national, à hauteur de 50 à 30 DH alors qu'elle est couramment cédée à 150 DH par les producteurs. Ces derniers, qui sont au nombre 2.800 opérateurs craignent d'autres facteurs. «La production devrait chuter cette saison à hauteur de 40%, en raison de la faiblesse des précipitations, enregistrées, l'année écoulée, dans la province de Sidi Ifni, mais aussi en raison du faible taux d'entretien des parcelles (apport de fumier, impluviums d'eau et maintien de culture)», explique Mohamed Azalf, président de la coopérative du Cactus Mesti.
À ce jour, bien que la zone d'Ait Baâmrane soit restée à l'abri de la cochenille du cactus (parasite ravageur), les producteurs demandent des mesures préventives pour protéger leurs cultures. Et ce sont justement les camions qui acheminent la marchandise qui constituent une menace. «Afin de mieux protéger notre zone de production, il faut procéder au nettoyage de camions à travers la désinfection des roues et les caisses en plastique qui acheminent le produit frais vers le marché national», insiste Kaltouma Achahour.
Pour rappel, cette recommandation avait déjà été émise lors du premier forum du cactus. En outre, bien que la filière du cactus ait gagné le pari de la valorisation des fruits frais, elle doit pérenniser l'activité de l'unité de conditionnement de la figue de barbarie, qui a nécessité 21,8 MDH dans le cadre du Pilier II du Plan Maroc Vert. Après trois ans de mise en service, l'unité de conditionnement et de valorisation gérée par un groupement d'intérêt économique (GIE) a cessé son activité, durant deux années.
Et aujourd'hui, c'est une entreprise privée (la société Cactus Ait Baâmrane) qui gère les locaux de cette unité, après le lancement d'un appel à manifestation, pour pallier à la problématique du mode de gestion. «La société Cactus Ait Bâamrane a loué l'unité dans une période assez sensible, puisqu'elle a pris la gestion fin juin alors que la campagne de production a été déjà entamée. Ce qui a retardé la mise en service de l'unité qui travaillera aussi sur les autres produits du terroir, à partir de ce janvier», explique Mohamed Baya, responsable administratif de la société Cactus Ait Baâmrane.
S'étendant sur une superficie couverte de 2.400 m2, l'unité peut conditionner jusqu'à 4.000 tonnes par an grâce à ses 4 lignes de production avec une capacité de stockage de 50 tonnes. Toutefois, l'objectif escompté n'a pas été atteint; à savoir, une capacité de commercialisation oscillant entre 4.800 et 17.000 tonnes de fruits frais, destinés à 80% au marché national et à 20% à l'export. Les quantités acheminées par l'unité n'ont pas dépassé 150 tonnes durant l'année de référence de 2013. C'est pourquoi, le rôle du nouveau gestionnaire est d'améliorer ces résultats. Au regard du potentiel de développement de la filière du cactus, la question de la transformation reste primordiale pour les professionnels surtout à des fins alimentaires, cosmétiques et médicinales. «Ce marché permettra de générer plus d'emplois en comparaison avec le conditionnement des fruits frais.C'est pourquoi, la réhabilitation des parcelles afin d'accompagner l'export est une condition sine qua non pour assurer aussi le bon fonctionnement de l'unité de conditionnement», ajoute Mohamed Azalf.
Actuellement, la transformation des produits à base de cactus reste toujours minime. Elle ne dépasse pas, selon la profession, 1% de la production et elle concerne essentiellement l'huile de grains et la poudre nopal. De plus, «seuls cinq opérateurs, disposant de certificats sanitaires délivrés par l'ONSSA, qui acheminent leurs produits à l'export au niveau de la Région Guelmim-Oued Noun en général et Ait Baâmrane en particulier», précise Kaltouma Achahour. S'agissant de la récolte des fruits qui s'effectue manuellement ou mécaniquement à degré de maturité des fruits, elle pose toujours problème.
En effet, la perte des fruits après la cueillette est estimée à plus de 60%, dont plus de 25% est due aux pourritures qui se produisent à l'endroit de soudure des fruits, avec la raquette. Mais pour prolonger la durée de vie et préserver la qualité du produit surtout en post-récolte, un outil adapté à la cueillette a été récemment réalisé pour pallier à cette problématique. «L'invention s'articule autour de deux outils de cueillette, qui fonctionnent avec la contraction musculaire. La première déposée en 2014 à l'OMPIC. Il s'agit d'un ciseau qui est déjà breveté alors que la seconde, une machine de cueillette déposée en 2015 qui est en cours de brevetage pour les fruits hors de portée de main», révèle Othmane Akhmassi, concepteur de ces deux outils.
Selon ce dernier, les deux inventions sont conformes aux normes alors que la coupure est standard et homogène avec le fruit cueilli grâce au couteau et gants en plastique. Pour rappel, les mauvaises manières pratiquées pour la cueillette consistent essentiellement en l'utilisation d'un morceau de tissu ou de carton ou encore un bâton, le plus souvent un roseau de 3 à 4 mètres de long pour les fruits hors portée de main.


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