Le Maroc a signé l'accord de libre-échange en Afrique, aux côtés de 43 autres pays. Le continent accueille désormais l'une des plus grandes communautés du monde du commerce. L'Afrique a enfin compris que c'est dans le business que réside le salut des Africains, que c'est l'économie qui permettra de lever les fonds d'investissement, ouvrira le climat des affaires et fera voler les barrières commerciales en éclats. Un marché de plus d'un milliard d'habitants est une aubaine pour les 44 pays signataires, en attendant les dix pays restants, afin de jeter les bases d'une complémentarité économique. L'accord, paraphé mercredi, n'est que le prélude à une volonté politique clairement affichée. Maintenant, il faut reconnaître que tout n'est pas rose. L'Afrique reste, dans sa majorité, plombée par une déficience de gouvernance démocratique transparente et les personnes l'emportent sur les institutions. On a beau signer les meilleurs accords, on n'est pas à l'abri d'un changement de régime qui provoquerait une mise en veilleuse de tous les engagements pris. Il faut aussi prendre en considération le facteur temps en Afrique, de même que la lenteur administrative. Aussi, il ne faut pas s'emballer et croire que la ZLEC engendrerait une révolution économique en Afrique dans un proche avenir. Mais il fallait commencer un jour cette éco-intégration tant attendue. Quid alors de l'Union du Maghreb arabe (UMA), dont le blocus fait perdre à ses membres quelque deux points de PIB et au moins 100.000 postes d'emploi par an ? Imaginez tout ce gâchis pour un conflit monté de toutes pièces par le régime des voisins ! Mais bon, l'Afrique est vaste, les opportunités existent en nombre ; il faut seulement être visionnaire.