Le Maroc a beaucoup de choses à apprendre de la Corée du Sud. C'est un pays dont le PIB, en 1962, était inférieur à celui du Maroc, mais qui a entre-temps été multiplié par treize. L'occasion de ce rappel est la visite officielle du chef de gouvernement à Séoul. El Othmani a bien fait de répondre à l'invitation, mais il doit «rentabiliser» cette visite par du concret, au delà des mémorandums d'entente. L'éducation, le travail et l'export: ce sont là les clés du succès de la Corée du Sud, et l'ordre n'est pas anodin. Sans éducation, on ne peut rien construire. C'est pourquoi le Maroc doit revoir ses priorités et miser sur l'avenir dès d'aujourd'hui. Chaque année perdue revient à repousser de cinq années l'atteinte des objectifs. Ainsi, l'objectif de l'émergence à horizon 2025 est à oublier. Il faut donc se projeter vers 2035, à condition de réaliser un tournant en matière d'éducation. Car rien ne saurait compenser un déficit sur ce plan, pas même un rang privilégié en matière de production des énergies renouvelables ou un niveau maximum pour les métiers mondiaux. Et là, la Corée pourrait s'avérer être le meilleur point de comparaison pour notre pays. Elle a érigé le socle de la société, à savoir l'éducation, puis instauré la valeur travail et, enfin, concrétisé l'ensemble par un volume d'exportation des plus compétitifs à l'échelle mondiale. Bien sûr, il ne faut pas rêver. On ne s'improvise pas puissance commerciale mondiale en un claquement de doigts, mais en y allant lentement, mais sûrement. Cependant, le point de départ demeure la moralisation, la bonne gouvernance et surtout une justice irréprochable. Le chemin est encore long, mais commençons...