La facture énergétique nette s'est élevée à 58,6 MMDH au cours des trois premiers trimestres de 2018, un niveau en hausse de 19,4% par rapport à la même période de l'année d'avant, ce qui équivaut à 9,5 MMDH supplémentaires déboursés par le contribuable. La facture énergétique s'est renchérie de près de 20% à fin septembre 2018. Les derniers chiffres de l'Office des changes à cette échéance, rendus publics mercredi dernier à Rabat, par le ministère de l'Energie, des mines et du développement durable, en marge de la seconde édition de sa Journée médias ministère (JMM), révèlent en effet que la facture énergétique nette s'est élevée à 58,6 MMDH au cours des trois premiers trimestres de 2018. Un niveau en hausse de 19,4% plus exactement, par rapport à la même période de l'année d'avant, ce qui équivaut à une somme de 9,5 MMDH supplémentaire déboursée. Le Maroc encore très dépendant de l'extérieur Avant de voir dans le détail ce qui a provoqué cette hausse, notons que cette situation rappelle que le Maroc est encore très dépendant de l'extérieur pour satisfaire ses besoins énergétiques nationaux. Que malgré les quelques belles réalisations et les nombreux chantiers d'envergure engagés dans le domaine énergétique, on est encore loin, très loin du compte. Le royaume demeure toujours directement exposé aux fluctuations des prix des matières premières énergétiques, notamment ceux des produits pétroliers et des combustibles solides. Les importations d'énergies fossiles ou plutôt de produits issus de ces sources d'énergie (depuis la libéralisation du marché et la fermeture de la SAMIR) pèsent encore très lourdement sur la balance énergétique du pays. En effet, à fin septembre 2018, les valeurs des importations de ces produits énergétiques ont affiché de fortes hausses à deux chiffres, sous l'effet de la flambée du cours du pétrole brent sur le marché international qui a bondi de 37,2% pour se situer à une moyenne de 72,1 dollars le baril contre 52,6 dollars le baril lors de la même période de l'année 2017 (le prix du baril de brent a augmenté de 8,8% entre août et septembre 2018). C'est ainsi que la valeur des importations de gasoil-fuel a dépassé la barre des 30 MMDH à fin septembre 2018 contre 24, 7 MMDH une année auparavant, soit un renchérissement de 22,5% en une année. Dans le même temps, les valeurs des importations de gaz de pétrole et d'essence ont également atteint, respectivement, près de 11,5 et un peu plus de 3,3 MMDH, contre 10 et 2,6 MMDH, soit des hausses respectives de 13,9% et 26,7% entre septembre 2018 et septembre 2017. Par ailleurs, un fait inédit est venu gonfler les valeurs des importations énergétiques en 2018. Les importations de charbon et de coke de pétrole ont en effet littéralement explosé avec le démarrage de la centrale thermique de Safi, dont les deux unités de production requièrent une alimentation quotidienne de 5.000 et 10.000 tonnes de charbon à partir du port de Jorf Lasfar. C'est ainsi qu'entre septembre 2017 et septembre 2018, leur valeur est passée de 4,6 MMDH à plus de 6,4 MMDH, soit un bond de 40,4% entre ces deux périodes. Dans le même temps, seules les importations d'électricité ont reculé de plus de 25%, suite notamment à l'entrée en service des premiers projets initiés dans les énergies renouvelables (solaire, éolien et hydraulique) qui représentaient 34% du mix-énergétique fin 2017. Pas question de laisser les prix à la pompe flamber Côté export, les ventes de produits énergétiques ont atteint un peu plus de 2 MMDH au cours des neuf premiers mois de 2018. Comparées à leur niveau à la même période de 2017, elles ont quand même enregistré une hausse de 27,2% sous l'effet de la valeur élevée des huiles de pétrole et lubrifiants qui ont représenté 98,7% de l'énergie totale exportée. Ceci étant, on voit bien que la balance énergétique continue de pencher largement du côté des importations qui dépendent directement des fluctuations du cours du pétrole brent. Fin octobre 2018, le cours de cette matière première a continué à monter pour se situer à une moyenne de 81 dollars, avant de chuter en novembre et décembre 2018, pour se situer à 64,7 dollars puis 57 dollars le baril. Ce qui veut dire que l'on a terminé l'année 2018 avec un cours moyen annuel relativement correct. D'ailleurs, c'est sur le dernier niveau annuel affiché par le cours du brent que le gouvernement a bâti son scénario retenu dans la loi de Finances 2019, c'est-à-dire un baril à 58 dollars. Malgré tout, les pouvoirs publics veillent au grain. Il n'est pas question de laisser les importateurs/distributeurs faire ce qu'ils veulent en matière de fixation des prix à la pompe. Pour le leur signifier vertement et trouver un terrain d'entente avec eux, ces derniers sont convoqués à une réunion après-demain au Secrétariat général du gouvernement.