C'est la première apparition publique de l'islamologue suisse depuis sa sortie de prison... Tariq Ramadan, mis en examen pour viols, s'est invité dans le public d'une conférence contre les violences faites aux femmes lundi soir à Saint-Denis, suscitant l'indignation de la municipalité devant une "provocation inacceptable". Quelque 70 personnes assistaient à cette réunion publique organisée à la mairie sur le thème "Lutter contre les violences envers les femmes au quotidien", a expliqué Madjid Messaoudene, conseiller municipal en charge notamment de l'Egalité femme-homme et de la lutte contre les discriminations. Tariq Ramadan, domicilié à Saint-Denis, depuis sa libération conditionnelle mi-novembre, s'est installé dans le public. "Il lui a été dit à plusieurs reprises que sa présence n'était pas souhaitée", a expliqué l'élu. Face à son refus de quitter la salle, plusieurs personnes ont décidé de partir, a-t-il ajouté. Sa venue "comme spectateur du débat est une provocation inacceptable", a dénoncé la mairie mardi dans un communiqué. "Ni la municipalité ni les participants n'avaient invité monsieur Ramadan à venir ni même avaient souhaité sa présence", a-t-elle ajouté, rappelant qu'il n'est cependant "pas possible de faire sortir par la contrainte physique un participant à une réunion publique". "Ses provocations ignobles doivent s'arrêter", a encore dit la mairie, appelant l'intellectuel suisse à "respecter un minimum de décence en laissant en paix celles et ceux qui se battent contre les violences faites aux femmes". Tariq Ramadan, 56 ans, est mis en examen depuis février 2018 pour deux viols, dont un sur personne vulnérable, des accusations qu'il conteste. Après près de dix mois en détention, il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire mi-novembre.