Le nouveau modèle de développement au Maroc a eu le privilège de faire l'objet d'un débat de haute facture à l'Institut d'études politiques (Sciences Po) de Paris. Le genre de débats que nous réclamons depuis plus d'une année, en vain. Devant une salle comble, la qualité de l'assistance présente, sur invitation personnelle, à cet événement renvoie à un intérêt particulier vis-à-vis de cette thématique. Avec une présence marocaine bien pensée, entre officiels et chercheurs indépendants, l'actuel modèle de développement a été disséqué. Les officiels, dans leur rôle, se sont attardés -trop même- sur les réalisations socio-économiques en se projetant dans les défis à venir. Mais ils ont carrément fait l'impasse sur les limites de l'actuel modèle, pourtant fortement critiqué par le souverain. Mounia Boucetta, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, a, quant à elle, procédé à une présentation générale et dressé un bilan des acquis, reconnaissant au passage qu'il y a une pléthore de diagnostics à faire, pour conclure sur le souhait de voir des idées novatrices se concrétiser ! La réponse ne s'est pas fait attendre, la représentante de l'OCDE demandant au Maroc de «ne pas s'endormir sur ses lauriers» et de «mettre en musique ses différentes politiques sectorielles». Heureusement, les experts marocains indépendants ne sont pas venus les mains vides, proposant des pistes de solutions, notamment la nécessité de mettre de l'ordre dans les priorités du pays, de mieux cibler et segmenter les actions prioritaires et d'assurer la cohérence entre les différentes politiques sectorielles. Enfin, si ce genre de débats est nécessaire, de grâce, ne tombons pas dans l'auto-satisfaction, notamment face aux étrangers. Les Français nous connaissent très bien, c'est pourquoi nous gagnerions à aller au fond de la problématique et, surtout, à chercher les solutions pour avancer dans la mise en œuvre de ce nouveau modèle de développement, le sésame tant recherché.