Ça y est, le gouvernement et les syndicats sont enfin tombés d'accord. Mais le prix à payer va saigner le Budget, sans aucun engagement de la part des fonctionnaires pour autant. Car une augmentation générale de 500 DH constitue une réelle manne prélevée des caisses de l'Etat, déjà peu fournies et plombées par un endettement record! Etait-ce la meilleure solution à ce bras de fer qui a duré plusieurs mois? Certainement pas. L'on sait que dans toute négociation, chaque partie propose des engagements qui aboutissent à des droits et des obligations. Aujourd'hui, l'Etat s'engage à mettre en application une augmentation des salaires généralisée à tous les fonctionnaires avec une ponction sur le Budget de pas moins de 5 MMDH. Quid, alors, de l'engagement des syndicats, qui représentent ces centaines de milliers de fonctionnaires ? Les citoyens auront- ils droit à un meilleur service ? Ces milliards de dirhams qui vont être piochés, encore une fois, dans les poches des citoyens seront-ils compensés par une baisse du recours au privé en matière d'enseignement et de santé? Rien n'est moins sûr. C'est notre pays et nous savons comment on y fonctionne. Ces fonctionnaires jouiront de cette augmentation, qui porte la moyenne des salaires du secteur public à 6.800 DH, et camperont sur leur rythme lent en l'absence d'un système de notation et d'évaluation annuelle. Ils attendront deux ou trois années cette opportunité, intervenant dans un contexte de tension sociale, pour pratiquer leur exercice favori de chantage à la paix sociale et revendiquer d'autres augmentations. Pendant ce temps, on continuera d'exiger du secteur privé plus de qualité et de performance avec des conditions de travail difficiles en majorité, pour un SMIG ne dépassant guère 2.800 DH! La paix sociale, c'est aussi l'équité et la justice dans les droits et les obligations, comme dans la méritocratie, la compétence et l'évaluation