Le rôle des médias est d'apporter de la critique constructive même si cela dérange. L'exemple le plus frappant est celui de» la Cité Mohammed VI Tanger Tech». Au lendemain de la signature du mémorandum d'entente, en mai 2016, avec le groupe chinois Haite, des médias marocains, dont LesEco.ma et Le Desk, ont émis des interrogations sur l'absence de références techniques et les limites capitalistiques de ce groupe, spécialisé dans la maintenance aéronautique ! Car on présentait alors les maquettes d'une nouvelle ville intégrée avec 300.000 habitants, 200 usines avec 100.000 emplois et un investissement de 100 MMDH (10% du PIB), ce qui requiert une assise technique et financière très solide. Les responsables de la société de gestion et le président de la région avait pourtant présenté Haite comme un géant du secteur, assurant que le début des travaux était prévu à partir de 2017 et la livraison de la première usine en 2019. Les sorties des médias n'ont pas plu aux promoteurs du projet alors qu' un an après la première annonce, il n'y avait encore que du désert sur place, en dépit d'une visite improvisée au profit des journalistes afin de contredire les inquiétudes exprimées par la presse ! En juin 2018, nos confrères de TelQuel annonçaient que Haite a disparu des radars. Du côté officiel, silence radio sauf une déclaration du président de la région dans laquelle il confirma à nos confrères que « les Chinois (Haite) ne font plus partie du tour de table», sans un mot de plus ! Les médias marocains avaient donc raison de s'inquiéter quant à la capacité de Haite de porter ce projet en y mettant un milliard de dollars et en y assurant la mise en oeuvre technique. Après des mois de silence, on apprend en fi n de semaine passée, qu'un autre mémorandum d'entente a été signé avec un autre groupe chinois, CCCC. Qui est ce groupe sur lequel on mise pour rattraper deux ans et demi de retard ? La réponse dans notre édition de mardi.