L'émergence économique passe par les métiers à valeur ajoutée, orientés export, comme ce fut le cas du modèle coréen à ses débuts. Au Maroc, l'industrie pourrait jouer ce rôle avec quelques préalables. C'est le constat que l'on pourrait tirer de la 3e édition des Industry Meeting Days, qui se poursuit aujourd'hui. Car le Maroc dispose désormais d'une stratégie et surtout d'une visibilité avec un premier objectif réalisé, celui de la création de 500.000 emplois, et d'autres perspectives en matière d'exportations. Cependant, le préalable évoqué ci-dessus est bel et bien la compétitivité. Si les métiers mondiaux réussissent leur challenge, d'autres industries, au potentiel énorme, sont toujours à la peine. L'exemple de l'agro-industrie est parlant, de l'avis même du ministre, puisque ce secteur ne sait où se positionner. Ministère de l'Industrie ou celui de l'Agriculture... il reste en marge des deux. Bien des secteurs et sous-secteurs se sont organisés en écosystèmes et tirent profit du soutien public; il va donc falloir y souscrire. Car l'agro-industrie marocaine souffre d'un déficit de compétitivité face à des opérateurs méditerranéens tels que l'Espagne, la Tunisie ou même Israël, pour certaines filières. Cela devrait être une priorité des opérateurs marocains du secteur, mais aussi du gouvernement, puisque l'agro-industrie figure parmi les champions en termes de création de postes d'emplois. Les 405.000 emplois déjà créés dans l'industrie depuis 2014 auraient été beaucoup plus nombreux si ce secteur n'avait pas perdu du temps. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, comme on dit. Gagner en qualité et en compétitivité permettrait de pénétrer davantage de marchés difficiles et consommateurs comme les Etats-Unis, les pays scandinaves et quelques dragons asiatiques. Mais bravo aux organisateurs des Industry Meeting Days qui créent l'environnement propice à ce genre de débats.