Cette crise qui se généralise au Maroc touche notamment le secteur immobilier. Des promoteurs peu scrupuleux entachent l'image du secteur et des groupes les plus réputés. Les exemples sont légion, mais deux se présentent à nous. Il y a des promoteurs de mauvaise foi qui bâtissent leur stratégie sur la vente avant construction et empochent des avances conséquentes. Après, le chantier avance au rythme des fonds encaissés, au mépris des délais contractuels. À ce niveau, la législation en vigueur ne présente pas de dispositif solide de dissuasion. Dans la seule ville de Casablanca, des dizaines de projets sont toujours en chantier alors qu'ils devaient être livrés il y a trois, quatre années, voire plus. Ces dépassements touchent toutes les catégories d'immobilier, de l'économique au très haut standing, qui atteint dans certains cas 10 MDH ! Les clients sont ainsi abandonnés à leur sort face à des promoteurs qui, dans certains cas, s'évanouissent dans la nature. Mais les acheteurs ont leur part de responsabilité car, au moment de conclure l'acte d'achat, ils sont moins regardants sur les clauses de réalisation et les délais de remise des clés, ainsi que les pénalités qui devraient être contenues dans ledit contrat. Deuxième niveau d'escroquerie grevant certains projets immobiliers, le non-professionnalisme des notaires choisis par certains promoteurs peu soucieux des intérêts de leurs clients, en amont et en aval. Le promoteur casablancais, qui a récemment vu son notaire filer avec la bagatelle de 40 MDH, laissant sur le carreau des dizaines de clients, est un exemple qui se répète depuis des années sans que personne ne réagisse pour l'interpeller ni pour éradiquer ce genre de malversations qui plombent la confiance et mettent tout un secteur en danger. Enfin, les associations professionnelles de la promotion immobilière doivent agir afin de préserver leur image en dressant des listes noires de promoteurs et de notaires malhonnêtes. Un mal nécessaire.