Ils sont venus, ils étaient tous là ! Le gotha de la finance, du business et de l'industrie s'est affiché au complet aux Assises de la fiscalité. Et après ! Il y a eu deux éditions en 1999 et en 2013, et à chaque fois on avait tellement nourri d'espoirs que l'on croyait que ça allait être la solution à l'injustice et à l'iniquité fiscale, ...en vain. D'ailleurs, cette édition a été placée sous le signe de la justice et l'équité fiscale, mais sur quelle base, pour quel objectif et dans quel cadre? En principe, les réponses à ces questions devaient s'inscrire dans une vision économique globale du pays afin que la fiscalité prônée soit une composante intégrée à la politique générale choisie. Et c'est là que s'impose un modèle de développement du pays intégrant des préalables et des outils dont la fiscalité n'est qu'une pièce du puzzle. Or, cela fait deux années que l'on tourne autour du pot sans que l'on puisse pondre ne serait-ce que l'ombre d'une ébauche d'un nouveau modèle de développement. Comment veut-on donc faire croire aux gens que l'on réussira enfin à adopter une fiscalité équitable, et de quelle équité parle-t-on? Le ministre de l'Economie et des finances se dit confiant, et on aimerait bien partager son optimisme, après la réception de 167 contributions écrites de la part d'institutions constitutionnelles, de secteurs gouvernementaux, de partis et syndicats, et se donne cinq années pour la mise en place des principes généraux d'une loi cadre d'un programme général de réforme. Cela me rappelle la deuxième édition des Assises de la fiscalité, tenue il y a six années, où j'ai entendu presque les mêmes discours et promesses d'un autre ministre, d'un autre directeur de DGI et d'un autre patron des patrons! En 2024, ceux parmi nous qui resteront de ce monde pourront juger si la 3e, celle de 2019, était la bonne ou ne fut qu'une autre occasion ratée dans ce temps politique et économique à la sauce marocaine et qui consacre sans cesse le non sens.