La fiscalité continue à s'imposer à nous. L'équité fiscale, grand slogan des assises, se trouve malheureusement bafouée dans pas mal de secteurs, outre l'immobilier et l'agriculture. Ainsi, côté sport et activités culturelles, il y a une exemption de fait. L'argent qui circule dans le sport marocain se compte en milliards de dirhams sans que le fisc y accorde le moindre intérêt. En football par exemple, dont le président de fédération est aussi le directeur du budget du royaume - et donc l'un des proches collaborateurs du ministre de l'Economie et des finances - il n'y a point de déclaration fiscale. Ces joueurs qui touchent des salaires dépassant parfois les 2 MDH par an reçoivent leurs émoluments par virement bancaire sans bulletin de paie, ni impôt sur revenu ou quelconque prélèvement fiscal. Si ce n'est pas l'iniquité fiscale affichée qui donnait cet amer sentiment d'injustice aux assujettis du prélèvement à la source, on se demanderait à quoi ressemblerait ce mode de deux poids deux mesures. Pourtant, le fisc pourrait forcer la main à la fédération de football pour rendre les contrats de joueurs publics, en vue de plus de transparence, et exiger des copies à l'adresse de la DGI. Enfin, on dirait une affaire entre Faraj et Lakjaâ, deux collaborateurs du ministre de tutelle, qui pourrait s'arranger en un quart d'heure dans un bureau du ministère. Encore faut-il que l'on veuille joindre l'acte à la parole ! Du côté artistique, il y a à boire et à manger. Ces peintres dont la signature est payée à coup de millions de dirhams la toile sontils jamais passés par la case fisc, en déclaration et en paiement ? Rien n'est moins sûr ! Quand l'actualité artistique évoque la vente de toiles à des prix exorbitants, on se demande s'il s'agit de signes extérieurs de richesse. Pourquoi alors taxer quelqu'un qui achète une voiture à 600.000 DH et fermer les yeux sur ceux qui vendent ou acquièrent des objets d'art à des millions de dirhams ? Un peu de cohérence s'il vous plaît !