La transition digitale au niveau de la société se fait dans l'anarchie totale avec une démission avérée des pouvoirs publics, appuyée par l'absence des médias publics. Le résultat est chaotique. En effet, un tour de la toile marocaine donne le tournis et révèle tous les maux de la société. Hypocrisie, schizophrénie, violence verbale, coups bas, fake news, diffamation... un concert de maladies sociétales déversées sans contrôle ni même une tentative de recadrage, nonobstant les termes de l'article 22 de la Constitution, qui stipule «qu'il ne peut être porté atteinte à l'intégrité physique ou morale de quiconque», ajoutant que «nul ne doit infliger à autrui des traitements cruels, inhumains, dégradants ou portant atteinte à la dignité humaine». Or, il n'y a que cela sur la toile et les gens se permettent tout, en dépit de l'existence d'une loi qui réprimande pareils comportements, car cette loi n'est généralement actionnée qu'en cas d'atteinte à l'Etat. Les individus y sont laissés pour compte et doivent donc galérer devant les tribunaux pour justifier du préjudice subi... et encore! Idem, d'ailleurs, pour la HACA et sa passivité face aux dérives de certaines radios, avec une lenteur exaspérante dans le traitement des plaintes, souvent rejetées en dépit de l'existence avérée du préjudice subi, mais cela est une autre histoire sur laquelle nous reviendrons. Enfin, le rôle du Parquet pour mettre de l'ordre sur la toile reste la seule voie dissuasive via une intransigeance devant la diffamation et toute forme d'atteinte à l'article 22 de la Constitution. À commencer par tous ceux qui postent des vidéos avec un contenu non recoupé, non vérifié, jetant le discrédit sur des personnalités publiques. Le cas le plus récent est la vidéo de cet acteur associatif de Ben Slimane qui affirme que le président de la commune aurait «acheté» ce poste à 3 MDH! Maintenant, le Parquet de cette ville doit bien agir en enquêtant et en décrétant les sanctions qui s'imposent. Un strict minimum.