La régionalisation avancée n'est pas un slogan, c'est un vécu quotidien, un perpétuel combat. Sans langue de bois, on est encore loin du compte avec un cas d'école. En effet, ce qui se passe à Guelmim-Oued Noun témoigne du faux départ inhérent à une précipitation incompréhensible, les fondamentaux n'ayant pas été assurés. Ces derniers s'articulent autour de deux piliers sans lesquels l'édifice menacerait ruine à la première secousse : le financement et l'indépendance. Dans cette région aux portes du Sahara, les deux critères font défaut. En matière de finances, on manque de liquidités - à l'instar des autres régions - et même des projets royaux sont de ce fait mis en veilleuse. Côté indépendance, dès l'élection de ce bureau, il était clair qu'il n'irait pas loin car avec tout le «dopage » administré pour porter le RNIste Abderrahim Bouaida à la tête de la région, avec le soutien inconditionnel du PJD, le clan de l'USFPiste Mohamed Bellefqih avait d'autres tours dans son sac. Président avec une majorité vulnérable et volatile de 20 contre 19, Bouaida n'a jamais joui des pouvoirs que lui confère son poste, les tiraillements et guerres de clans n'ayant jamais cessé. D'ailleurs, lors de notre étape, sur place, dans le cadre de la Caravane des régions, nous avons constaté la fissure qui menace de tout anéantir. Le conseil en poste n'a pas constitué de majorité puisque lorsqu'il s'agit de prendre des décisions importantes, l'opposition est curieusement en supériorité numérique ! Du coup, elle bloque tout, y compris le projet qui figure en pole position des maquettes présentées au roi, à savoir la voie rapide du Grand Sud. Aujourd'hui, le délai fixé par le ministère de l'Intérieur expire sans aucune perspective de solution à l'horizon. On s'achemine logiquement vers des élections anticipées, à mi-mandat, ce qui confirme une perte sèche de 42 précieux mois pour, in fine, revenir à la case départ. Quel gâchis.