Hier, on parlait de l'OCP, ce groupe industriel qui a mis sur la table un gigantesque programme d'investissements dès 2008, et qui fait aujourd'hui de lui un leader mondial dans différents segments. Mais comment a-t-il pu y arriver ? Je me rappelle de ces trains à vapeur, au nombre interminable de wagons qui passaient pas loin de notre quartier quand j'étais tout petit. À chaque fois, on pariait sur le nombre de wagons, qui se situait généralement entre 65 et 75. Il s'agissait en fait de la roche phosphatière extraite à Khouribga et transportée au port de Casablanca pour l'exporter à l'état brut. Aujourd'hui, c'en est fini de ces trains d'un autre âge, qui polluaient l'atmosphère et accusaient du retard dans la chaîne d'export, en plus de leur coût élevé. OCP a, dès 2014, lancé son projet de pipeline qui relie sur 235 km les mines de Khouribga au port Jorf Lasfar, ce qui lui a, de facto, permis de doubler la capacité du transport du minerai, mais surtout de réduire de 90% les coûts logistiques. Un processus révolutionnaire qui a nécessité un investissement global de 145 MMDH, mais dont les retombées, à l'horizon 2025, devraient révolutionner le secteur. Voilà une étape, une parmi tant d'autres, de cette saga du premier groupe industriel marocain qui marque, à juste titre d'ailleurs, cette transformation du royaume d'un pays en développement à un pays en quête d'émergence et de modernité. Atteindre le rang d'économie émergente est en effet un souhait qui anime tous les Marocains, le roi le premier, comme en témoignent ses propos dans plusieurs discours. Un défi qui ne pourrait être relevé que par la recherche & développement et l'export à forte valeur ajoutée. Et c'est justement là que l'OCP, au centre de la vision royale, a fait preuve d'ingéniosité et plus encore...d'audace. Demain, nous raconterons comment il a mis les deux pieds dans la cour des grands... et leur a damé le pion.