Les miroirs géants des plaques solaires ne passent pas inaperçus depuis le ciel de Ouarzazate. Ils matérialisent un projet de règne d'envergure internationale qui changera à jamais la face du Maroc. Je me rappelle toujours de ce jour où la presse a été conviée à l'inauguration royale géante, à Ouarzazate, d'un projet d'énergie propre baptisé Noor. On n'en savait pas davantage. Même sur place et au regard de l'ampleur de la cérémonie de lancement des travaux, on ne savait pas qu'on était témoin de la naissance de ce qui sera par la suite le premier projet d'énergie solaire au monde. Ce méga-projet ne sera en fait médiatisé que quelques années plus tard lors de l'organisation de la COP22 à Marrakech où il a été présenté en grande pompe. À partir de ce moment-là, les médias internationaux ont commencé à s'intéresser à cette station solaire qui va damer le pion à cinq stations américaines et leur arracher le leadership mondial. TF1, CNN, TVE, France24, Al-Jazeera et bien d'autres chaînes TV de renom diffusaient tour à tour des reportages et documentaires non sans susciter surprise et admiration, en rappelant que l'Afrique, grâce au Maroc, prend une longueur d'avance sur une source d'énergie «amie» de l'environnement. Sur le plan technique et en chiffres, ce programme place le Maroc largement en tête avec une production allant jusqu'à 2.000 MW dès 2020, portant sa part dans la production énergétique globale à 42%, qui passera à 52% à l'horizon 2030. Autour de Noor, tout un écosystème a vu le jour avec la création de plusieurs centaines d'emplois. Une dynamique qui commence à profiter à d'autres régions comme Boujdour et Laâyoune dans le Sahara marocain où une extension de Noor est déjà opérationnelle tandis que d'autres stations sont en cours de développement dans d'autres régions. C'est dire que ce soleil qui illumine le Maroc est sa première richesse. Celle qui marquera la future révolution économique du royaume.