Dans un mois, le gouvernement devra soumettre son projet de loi de Finances 2020 aux débats parlementaires. Mais quel cabinet assurera cette tâche? El Otmani I ou II? Il ne faut pas oublier qu'en ces jours où, en principe, la priorité du gouvernement consiste à se focaliser sur la structure du Budget de l'année prochaine, les composantes de la majorité sont occupées à batailler pour s'assurer, chacune de son côté, un maximum de «gains» lors du montage final du remaniement ministériel. Les bruits de couloirs parvenus à notre rédaction évoquent des divergences qui retardent la mouture finale du cabinet El Otmani II. Certains partis auraient fait preuve d'un appétit démesuré, et d'autres veulent profiter de ce mouvement pour introduire enfants, proches et amis. Et ça coince. Sinon, pourquoi la coalition reste-t-elle dans sa coquille et évite-t-elle de communiquer autour d'un sujet que tous les Marocains, y compris le microcosme économique et les investisseurs internationaux, attendent? On continue malheureusement à oublier le facteur temps qui pèse sur l'économie nationale et sur le moral du citoyen. Ce dernier attend de nouveaux profils avec un nouvel élan et espère surtout que ce remaniement apportera une amélioration de son quotidien. Rappelons que le 11 octobre, le roi Mohammed VI présidera l'ouverture de la nouvelle session parlementaire et prononcera un discours à l'Hémicycle. La logique voudrait que le remaniement soit acté avant cette date et que le discours royal porte sur les orientations générales du nouveau gouvernement pour qu'on entame enfin le travail. Les défis sont contraignants et les perspectives compromettantes. N'oublions pas que nous sommes à la veille d'une crise financière internationale, plus sévère que celle de 2008 selon les experts, et que les tensions au Moyen-Orient pourraient propulser le prix du baril vers la barre des 100 $. Les temps difficiles n'ont pas encore pointé le bout de leur nez !