Que fait le Maroc en matière de législation et de sensibilisation concernant le phénomène de tabagisme? Rien, sinon une loi obsolète sur la commercialisation de la cigarette classique. Or, aujourd'hui, les scientifiques des industriels du secteur ont poussé leurs recherches vers des solutions moins nocives sous la pression des régulateurs américains et européens. Là où on accorde de l'intérêt à la santé publique. Ici, chez nous, cela fait maintenant des années qu'on commercialise la cigarette électronique sans base juridique, en l'absence d'une loi dédiée qui spécifie le contenu et le contenant de cette cigarette. Les autorités compétentes ne disposent même pas d'études scientifiques sur le degré de nocivité de cette cigarette. Aujourd'hui, d'autres cigarettes dites «à risque réduit» sont commercialisées au Maroc dans le circuit informel. Bien entendu, le gouvernement ne s'y intéresse guère et préfère regarder ailleurs en dépit des risques de péremption et des effets y afférents. Au lieu de prendre le taureau par les cornes et de réguler leur commercialisation via un cahier des charges, dont le sacro-saint est la santé du citoyen, comme aux Etats-Unis, en Europe et en Asie, on préfère laisser faire jusqu'à nouvel ordre. Une attitude qui fait le bonheur des réseaux de trafic de cigarettes conventionnelles et électroniques qui inondent le marché de produits nocifs et contribuent à la fois à la détérioration de la santé des individus et à l'intensification de dépenses sanitaires qui auraient mieux servi dans d'autres segments de la santé. Le tabagisme existe au Maroc et à des niveaux préoccupants; pourtant, l'on en parle très peu et le gouvernement paraît curieusement indifférent. À défaut de pouvoir atténuer drastiquement cette addiction, il faudrait au moins s'atteler aux solutions alternatives menant à une réduction de la nicotine et de ses effets sur la santé, tout en combattant l'informel. Est-ce trop demander ?