La problématique des délais de paiement demeure entière, en dépit d'une tentative de la Direction des établissements et entreprises publics (DEEP) de dresser un tableau «rose», peu réaliste, de la situation des établissement publics. Dans une sortie médiatique, le patron de la DEEP nous «informe» que le délai moyen de paiement pour les établissements publics est passé de 146 jours en 2016 à seulement 39 jours en 2019. Un miracle. Cependant, ce haut fonctionnaire nous laisse sur notre faim en taisant les secrets de cette prouesse! Concrètement, Mostafa Meftah, directeur délégué de la Fédération nationale des BTP, a affirmé à nos confrères de La Vie Eco que la situation des établissements publics n'enregistre aucune amélioration. Je le crois volontiers puisque notre entreprise de presse, comme celles de la majorité des confrères, souffre, de la même manière que des établissements publics, plus que le privé. Nos interventions dans les médias nous permettent d'estimer le degré de nuisance au climat des affaires des pratiques moyenâgeuses dans le secteur public. Nous recevons des appels et rencontrons des entrepreneurs au bord du suicide, sans exagération aucune, alors que des fonctionnaires peu scrupuleux sont dans le confort de leurs bureaux exerçant un diktat de fait. Il ne s'agit pas que d'établissements publics de «second rang», mais aussi de grands opérateurs tels que l'ONEE, Al Omrane et certaines filiales de la CDG. Le plus grave dans cette histoire, c'est que ce n'est pas toujours faute de budget ou de liquidités que les paiements sont bloqués, mais du fait de comportements opaques qui persistent. Les témoins directs de cet état de fait sont les banquiers qui sont parfois appelés à placer les surliquidités de certains établissements et, en même temps, à accorder des crédits de trésorerie à leurs créanciers! Il faut arrêter ce massacre en commençant par dénoncer l'amère réalité.